Cartons jaunes, penalty pour Nantes. L’analyse arbitrale de FC Nantes – Toulouse FC

Ce dimanche 13 août, se disputait au stade de la Beaujoire la rencontre FC Nantes – Toulouse FC pour cette inaugurale première journée de Ligue 1. Un match sensé annoncer la couleur de la saison, du côté des joueurs bien sûr, mais également de celui des arbitres.

Au sifflet, Willy Delajod, un arbitre prometteur

Le jeune arbitre de 30 ans s’est déjà rapidement construit un CV intéressant. Il disputait ce weekend son 91ème match sifflet à la bouche sur les terrains de Ligue 1, un niveau atteint en octobre 2018. Contrairement aux Nantais et Toulousains, Willy Delajod arbitrait ici son second match de la saison, lui qui a pris part à un match préliminaire de Ligue des Champions entre Galatasaray et Zalgiris (1-0). Récemment, il était également au sifflet pour la finale de Youth League entre l’AZ Alkmaar et le Hajduk Split (5-0).

Sous les yeux de la Beaujoire, l’arbitre aux 16 désignations européennes a eu du travail. Avec notamment 2 cartons jaunes distribués et 1 penalty attribué au FC Nantes, ses décisions ont eu de l’importance dans cette rencontre de début de saisons.
Revenons sur celles-ci de mon point de vue technique d’arbitre officiel amateur.

Première période: L’ouverture du score de Mohamed sur penalty

• 2ème minute, le match vient à peine commencer et un ballon aérien arrive le long de la ligne de touche, au milieu du terrain. Le toulousain Gabi réussit à renvoyer le ballon dans les airs d’un coup de pied. Reste que, Marcus Coco, en retard vient poser sa semelle sur le mollet du toulousain, qui a encore la jambe en l’air. Il est sanctionné d’un carton jaune.
  • • Ici, c’est l’endroit de l’impact qui motive la décision de l’arbitre. Peu importe que le match ait commencé depuis 2 minutes, une semelle au niveau du mollet doit être sanctionnée, au minimum d’un carton jaune. Bonne décision ✅

• 11ème minute, (27 secondes sur la vidéo ci-dessus) Quentin Merlin effectue une longue rentrée de touche qui arrive dans la surface de réparation. Le ballon est effleuré par Samuel Moutoussamy qui ne voit pas arriver le défenseur toulousain en face de lui. Le ballon file, passe devant les yeux du toulousain, qui percute de face les épaules ainsi que la jambe du vice-capitaine nantais qui s’écroule. Penalty sifflé par M.Delajod.
  • Ici, le contact résulte d’une conduite imprudente du joueur toulousain qui a disputé le ballon en manquant d’attention. La faute est donc bien présente, et le caractère imprudent ne requiert aucun avertissement. Bonne décision ✅
• 18ème minute, après une occasion nantaise, le ballon est dégagé par les toulousains. Il se dirige vers la ligne de touche mais semble pouvoir être disputé par le n°9 du Toulouse FC, qui n’a comme obstacle que Nicolas Pallois. Celui-ci, en prévision, retient l’attaquant par le torse alors que celui-ci se retourne. Second avertissement du match contre Nantes.
  • Ici, Nicolas Pallois se rend coupable d’interrompre une occasion prometteuse. L’arbitre a en effet considéré que l’attaquant toulousain Dallinga se dirigeait seul vers le but, mais que le doute était permis sur son contrôle du ballon. Si l’arbitre avait été certain que Dallinga pouvait contrôler le ballon, et qu’il s’était débarrassé de Pallois, le défenseur nantais aurait été exclu. Bonne décision ✅

Seconde période: Des Nantais chanceux ?

• 62ème minute, égalisation de Toulouse d’une tête de Aboukhlal au second poteau, qui engendre au passage la blessure d’Alban Lafont. Pas de litige arbitral sur le coup, mais nous ne sommes pas passés loin.
  • Ici, alors que le centre a été effectué, puis récupéré Aboukhlal, on distingue sur la vidéo que c’est d’abord le n°24 toulousain Casseres qui aurait pu être à la réception. Au niveau du point de penalty, il est idéalement positionné et fixe le ballon des yeux. Reste que ce n’est pas lui qui effectue la tête car il est ostensiblement poussé dans le dos par Nathan Zézé. Une infraction passée inapercue grâce au but dans la foulée. Mais, si le but n’avait pas été marqué, l’arbitre Willy Delajod n’aurait pas eu d’autre choix que d’indiquer un penalty pour Toulouse, ainsi que de sanctionner le jeune nantais d’un carton jaune. L’avantage a été correctement appliqué par l’arbitre du match. Bonne décision ✅
• 76ème minute, Mostafa Mohamed tente une bicyclette à l’entrée de la surface nantaise. Il réussit à toucher le ballon, mais heurte également avec puissance la tête du capitaine toulousain qui reste au sol, sonné. L’arbitre indique une faute pour Toulouse, sans d’avantage sanctionner l’attaquant égyptien.
  • Ici, l’impact de la faute se situe à un endroit particulièrement sensible dans l’appréciation des arbitres. De plus, contrairement à d’autres actions similaires, le milieu toulousain ne baisse pas sa tête, et ne se met donc pas lui-même en danger. Il semble donc que le geste de Mostafa Mohamed soit réalisé de manière inconsidérée. Il aurait donc pu logiquement être sanctionné d’un carton jaune pour comportement anti sportif. Décision discutable❓

En résumé, les décisions importantes de la rencontre n’ont pas semblé échapper à la vigilance de M.Delajod, qui n’a d’ailleurs pas reçu de critiques à outrance à l’issue de la rencontre, mis à part de peut-être trop interrompre le jeu. L’homme en bleu, classé 5ème meilleur arbitre de France l’année dernière, a hérité d’une note de 6 sur 10 par L’Équipe

De nouvelles directives pour cette saison, présentées aux joueurs

La semaine dernière, l’arbitre Romain Lissorgue, tout juste promu de Ligue 2, était venu présenter les nouvelles directives arbitrales pour la saison 2023-2024. Il a notamment rappeler les objectifs principaux des arbitres pour cette saison :

• Être partenaire des acteurs
• Favoriser le spectacle, le temps de jeu et les buts
• Être compris des spectateurs et téléspectateurs

Parmis ces points, on retrouve notamment la question du temps additionnel, découvert lors de la Coupe du Monde masculine 2022, et approfondi à l’occasion de la Coupe du Monde féminine 2023. Les consignes ont ainsi été reçu par les arbitres de Ligue 1, mais également par leurs homologues des championnats européens, de se rapprocher au maximum d’un « temps de jeu effectif ». Ainsi, pour la rencontre entre Nantes et Toulouse, le temps additionnel total a été de 14 minutes, il faudra dorénavant s’y habituer.