Tout comme son arrivée au club le 1er août 2019, son départ cinq ans plus tard ne s’est pas fait dans un grand bruit. Alors en provenance de Guingamp, où Nantes s’était approvisionné cet été là en attirant Ludovic Blas et Marcus Coco, Denis Petric mettait alors les pieds à la Jonelière dans la peau d’une doublure, avant de peu à peu être relégué à un rang de figurant.
Une première saison qui annonce la couleur…
Le mercato 2019 représente, à froid, une réelle rupture dans l’histoire récente du FC Nantes. D’un côté, le club se sépare d’éléments forts sur une dynamique positive tels que Diego Carlos (Séville), Valentin Rongier (OM) ou encore Lucas Lima (Al-Ahly), mais surtout, se renforce avec les arrivées de joueurs qui marqueront chacun à la manière les supporters nantais. Pensons ici à Ludovic Blas évidemment, buteur décisif lors de la finale de Coupe de France contre Nice (1-0), Moses Simon, auteur du dernier tir au but contre l’AS Monaco lors de la demi-finale de cette même Coupe de France, voir Marcus Coco, bien que pas toujours à l’aise dans son couloir droit.
Cet été là, le FC Nantes se mobilise sur un poste décisif, le poste le plus décisif : ses gardiens de but. Après avoir vu Rémy Riou s’envoler pour la Turquie deux ans auparavant, les Canaris subissent les désirs d’ailleurs de Maxime Dupé (Clermont) et Ciprian Tătărușanu (OL) au mois de juillet 2019. Pour compenser, les Jaune-et-Vert jettent leur dévolu sur deux profils bien différents. D’un côté, un jeune gardien international U20, plus jeune capitaine de l’histoire de la Ligue 1 avec Toulouse, déjà parti du côté de la Fiorentina et extraordinairement prometteur : Alban Lafont. De l’autre côté, un vieux briscard slovène de 31 ans, formé à Auxerre puis passé par Istres, Troyes, Angers ou encore Guingamp, et avec seulement un match en professionnel disputé depuis 2 ans : Denis Petric.
La hiérarchie est claire d’entrée, ce sera prime à la jeunesse, et Christian Gourcuff ne fait pas les choses à moitié. Pour leur première saison au club, les deux portiers se partagent le temps de jeu de cette façon : 97% de matches disputés pour Alban Lafont, contre 3% pour Denis Petric.
En effet, le natif de Ljubljana doit se contenter d’une petite rencontre lors de l’exercice 2019-2020, ponctuée d’une certaine réussite.
Oh quel arrêt de Petric
— #KitaOut #SauvonsLeFCN (@gressus56) February 4, 2020
…puis quatre saisons de pré-retraite
Denis Petric s’attendait sûrement à ne pas enchaîner les matches en signant sur les bords de l’Erdre, mais peut-être pas à ce point là. Entre le 5 février 2020 et son départ, le 6 août 2024, l’ex-angevin ne débutera plus un seul match de Ligue 1, malgré 153 opportunités.
En 2020-2021, le Slovène doit se contenter d’un petit match de Coupe de France, synonyme d’élimination contre Lens (2-4). L’année d’après, c’est le vide total avec 0 minute en professionnel pour Denis Petric. Malgré cela, il fait partie des joueurs lauréats de la Coupe de France sous les ordres d’Antoine Kombouaré.
En 2022-2023, alors que les Nantais redécouvrent la Coupe d’Europe, Denis traverse une seconde saison blanche consécutive pour la première fois de sa carrière, et regarde l’intégralité des matches depuis le banc ou son canapé. Enfin, lors du dernier exercice, petite délivrance. Alors que le portier sait qu’il ne prolongera pas à l’issue de la saison, il débute celle-ci de la meilleure des manières. Tandis que Rémy Descamps n’est même pas sur la feuille du premier match de la saison contre Toulouse, Alban Lafont se blesse à la 67ème minute. C’est l’heure pour Denis Petric qui rentre en jeu et dispute 25 minutes avec les Jaune-et-Vert, ses dernières avec ce maillot.
En 5 saisons passées à Nantes, Denis Petric aura ainsi disputé 203 minutes de jeu, soit à peine 1,3% de temps de jeu total possible sur la même période, sans compter quelques apparitions avec la réserve du club.
Reste que, ce que l’on retiendra de Denis Petric au FC Nantes, ce sont avant tout 5 années sans aucun débordement, sans aucune déclaration de travers ni quelconque participation à une polémique. Ce que l’on retiendra, c’est un homme qui aura réussi à garder sa frustration pour lui, et à accepter que la concurrence était parfois trop forte. Ce que l’on retiendra, c’est un gardien, qui, du haut de son expérience, n’est peut-être pas complétement étranger à la progression indéniable de ses concurrents, et ainsi, à la gloire passagère des Jaune-et-Vert.
Adijo Denis !
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