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Deux penaltys nantais ont-ils vraiment été oubliés par François Letexier ? L’analyse arbitrale de OM – FC Nantes

Aux yeux des supporters nantais, il est clair que le match du soir a été faussé, alors qui dit vrai ? Analyse arbitrale de OM - FC Nantes d'un arbitre officiel amateur.

Ce dimanche 10 mars, le Vélodrome accueillait Marseillais et Nantais en clôture de la 25ème journée de Ligue 1, dans un match qui avait tout sur le papier pour être déséquilibré. Les Phocéens ne semblaient plus pouvoir s’arrêter dans leur forme étincelante du moment, alors que les Nantais ramaient sur place, voir à reculons.

En regardant le score final, cet écart s’observe clairement, avec une victoire nette et sans bavure (2-0) de ceux qui reviennent désormais à un petit point de l’Europe. Quoi que, des bavures, les supporters nantais, comme les joueurs, le coach et le Président, ont semblé en identifier.

Pour les Canaris, c’est bien au niveau de l’arbitrage de François Letexier que le bât blesse. Celui qui avait dirigé pour la dernière fois un match du FC Nantes lors du déplacement polémique à Nice en 2022, n’a pas manqué de faire parler à nouveau ce dimanche soir, prenant des décisions fortes.

En décidant de ne pas accorder de penalty aux Jaune-et-Vert suite à un duel entre Mbemba et Simon en première période, ni au moment de voir le ballon toucher le bras de ce même capitaine marseillais puis de Meïté, avant d’accorder le second but marseillais initié par une récupération litigieuse de Sarr, l’arbitre du soir s’est attiré les foudres des Nantais.

Revenons ici sur ces 3 situations décisives du match, sous l’œil d’un arbitre officiel amateur, et au regard des textes des Lois du Jeu.

Remarques liminaires : cette analyse est effectuée par un arbitre officiel amateur ne prétendant pas détenir la vérité absolue. Elle se base essentiellement sur les textes des Lois du Jeu, des déclarations publiques d’Antony Gautier (directeur de l’arbitrage) ainsi que sur la jurisprudence créée par des situations antérieures. Reste que chacune des décisions arbitrales prises le sont dans le contexte d’un match en particulier, et ne doivent pas systématiquement être comparées.

Première période : Moses Simon s’écroule dans la surface

  • 36ème minute, les Nantais ne respirent pas vraiment lors de cette première période et sont obligés de s’en remettre à un homme : Moses Simon. L’ailier nigérian infiltre la surface marseillaise par la gauche, tente de crocheter Chancel Mbemba, essaie de centrer, avant de s’écrouler en pleine surface de réparation. M.Letexier signale un coup de pied de but, à la stupeur de l’attaquant nantais.
    • Partons tout d’abord d’un constat : cette situation manque pour nous, téléspectateurs, de diversité d’angles de vue pour pouvoir se faire une opinion définitive.
      Reste que, les images à disposition nous permettent de faire quelques commentaires, et de revenir sur la notion essentielle dans l’usage de la VAR : l’erreur manifeste.
      Ici, on peut dans un premier temps affirmer que Mbemba ne vient pas commettre une semelle sur Simon, c’est une première chose, car dans le cas contraire, ne pas siffler penalty aurait été une erreur manifeste.
      Ensuite, oui, il y a vraisemblablement un contact entre la pointe de pied de Mbemba et l’extérieur du pied de Simon.
      Reste que, il ne paraît pas incontestable que ce léger contact justifie la chute de l’attaquant nantais, ni son manque de maîtrise dans son centre.
      C’est cette place au doute qui justifie le fait que la VAR n’appelle pas M.Letexier à consulter les images par lui-même. Dans cette situation, peu importe la décision prise par l’arbitre central, elle n’aurait pas été strictement erronnée, car sujette à son interprétation. Décision conforme aux Lois du Jeu 📚
      Sujette à l’interprétation, donc signifiant qu’un autre arbitre aurait pu légitimement accorder ce penalty aux Nantais, c’est la décision que j’aurais pris personnellement, considérant que ce contact empêche Moses Simon de disputer correctement le ballon alors qu’il avait gagné son duel.

Seconde période : Une double main non signalée, encore ?

  • 50ème minute, les Nantais vont de l’avant depuis que Jocelyn Gourvennec a décidé de changer de dispositif. Mostafa Mohamed se retrouve alors dans la surface de réparation adverse, et tire au but. Chancel Mbemba se jette alors de tout son corps pour contrer le ballon, et parvient à le faire, mais avec son bras droit décolé du corps. Dans la foulée, le ballon vient taper également le bras de Bamo Meïté, avant enfin, de toucher le bras d’Ismaila Sarr. M.Letexier demande aux deux équipes de continuer à jouer, et après un échange avec la VAR, confirme sa décision.
    • Cette situation est délicate aux yeux des Nantais, car elle rappelle celle vécue contre Nice il y a un an et demi. Il faut d’ailleurs noter qu’à l’époque, avec les Lois du Jeu en vigueur, la décision de M.Letexier avait été la bonne, elle n’aurait pas été la même aujourd’hui (le fait que le ballon rebondisse sur une autre partie du corps n’exclu plus automatiquement la possibilité de sanctionner une main).
      Prenons les mains une par une.

      D’abord celle de Chancel Mbemba. En voulant contrer le ballon, il se jette au sol, disons le grossièrement (les Lois du Jeu entendent ces termes comme des synonymes) : il chute. Or, que dit la règle depuis 2021 ? Un joueur qui tombe au sol ou se lance dans un tacle glissé doit se protéger en utilisant le support du bras qu’on appellera « bras d’appui ». Ce n’est généralement pas une main si la balle touche ce bras d’appui.
      Soyons plus spécifique. Ce bras d’appui doit répondre à plusieurs critères :
      1. Il n’existe qu’en cas de chute ou de tacle 2. Il doit se diriger vers le sol 3. Il ne peut n’y en avoir qu’un seul.
      Il est donc incontestable ici que le bras de Chancel Mbemba doit être considéré au regard des Lois du Jeu comme un bras d’appui, qui est donc non sanctionnable. Bonne décision ✅
      Il faut aussi entendre le point de vue de Saïd Enjimi, ancien arbitre de Ligue 1, dans L’Équipe. Celui-ci explique qu’il aurait accordé penalty. Il indique que l’arbitre aurait pu siffler, il n’aurait pas du. C’est vrai, car M.Letexier aurait eu le droit de considérer que Mbemba étend volontairement son bras en direction du ballon, sans prendre en compte le caractère de main d’appui. Reste que les règles (que M.Enjimi n’évoque à aucun moment) ont tendance à donner raison à l’arbitre central du soir.La main de Meïté ensuite, concerne le même critère, cette fameuse main d’appui. Le ballon touche son bras droit qui est appuyé au sol, et qui est de manière claire sa main d’appui. Si le ballon avait touché son bras gauche qui est en l’air, un penalty aurait du être accordé. Bonne décision ✅
      Enfin, l’éventuelle main de Sarr, celle-ci n’est jamais évoquée. À juste titre. En effet, le contact a semble-t-il lieu au-dessus de son biceps. Cette zone n’est pas sanctionnable car c’est la limite inférieure de l’aisselle qui détermine si la main est sanctionnable ou non (Loi 12). Ce n’est pas le cas ici. Bonne décision ✅
  • 79ème minute, Marcus Coco est en possession du ballon et s’approche de la surface marseillais, Ismaïla Sarr revient bien et dépossède le Nantais du ballon. Il initie directement une contre-attaque, conclue par Pierre-Emerick Aubameyang, qui marque le second but marseillais. Après intervention de la VAR, François Letexier ne change pas d’avis et accorde la réalisation.

    • En observant le ralenti, on peut d’abord voir qu’Ismaïla Sarr ne prend pas l’initiative de s’aider de ses bras dans le duel. C’est Marcus Coco qui justement met son bras dans le visage du Marseillais, il aurait même pu être sanctionné d’une faute. En faisant ce geste, l’ailier nantais se tourne, expose sa hanche à n’importe quel contact, et surtout se met lui-même dans une situation de déséquilibre vu la vitesse de l’action. Il chute de manière tout à fait logique, principalement à cause de son risque de se mettre de côté.
      Le seul contact de Sarr sur Coco a lieu au niveau de la cuisse, une fois que le Nantais a commencé à tomber. Bonne décision ✅

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