Les Canaris n’iront pas à Vair-sur-Loire… et on s’y attendait. Comme mis en exergue par Presse Océan, ce mardi, la Communauté de communes du pays d’Ancenis (Compa) a notifié publiquement l’abandon par le FC Nantes du projet de construction d’un nouveau centre d’entraînement. Une décision peu surprenante au regard des multiples rebondissements qu’a connu le dossier ces dernières années.
Des polémiques en cascade
Peu après l’enterrement définitif du projet YelloPark, en 2019, les Kita se mettent en tête de délocaliser les infrastructures du FCN. Ils prospectent en pays d’Ancenis à la recherche d’un terrain susceptible d’accueillir ce nouveau centre d’entraînement. Fin 2020, le club manifeste son intérêt quant à l’acquisition d’un espace d’environ 35 hectares situé à Vair-sur-Loire, à l’est d’Ancenis et à 40 minutes de voiture du stade de la Beaujoire.
À cette période, la direction du club s’estime à l’étroit à la Jonelière et souhaite bénéficier d’une zone plus vaste pour y installer l’équipe professionnelle, le centre de formation et la section féminine. En cause notamment, l’impossibilité d’agrandir le site actuel, classé Natura 2000. Flava Group – la société propriétaire du FCN – tombe d’accord avec la collectivité en novembre 2021 pour acheter ces terrains au prix de 2,01 millions d’euros.
07/03/2022 – Vair-sur-Loire :
« Kita est exilé fiscal. Le @FCNantes ne sera pas exilé tout court : non à Vair-sur-Loire ! »#KitaOut pic.twitter.com/9VzU0RYDDj
— Rendez-nous le FCN (@rendezleFCN) March 7, 2022
Problème : l’association Anticor 44 dénonce un rabais financier accordé sans motif apparent à Flava Group par Eric Lucas, maire de Vair-sur-Loire et Maurice Perrion, président de la Compa. Elle interpelle à ce sujet la préfecture qui dépose un recours devant le tribunal administratif, lequel confirmera plus tard l’illégalité du processus. Dans le même temps, une partie des supporters nantais manifestent, sur place, leur opposition à ce projet.
Un horizon bouché
Au printemps 2022, alors que les Canaris conquièrent leur quatrième Coupe de France, le projet végète. « Le déménagement du centre d’entraînement ? Moi, je suis un historique du club et j’aime la Jonelière. (…) Après, je n’ai connu que cet endroit, qui est tout simplement exceptionnel. Oui, ça me chagrinerait », avait d’ailleurs déclaré l’entraîneur d’alors, Antoine Kombouaré, plus tôt dans la saison.
En juillet, Franck Kita admet face à la presse que le projet est « clairement bloqué ». Mais il insiste à nouveau sur la nécessité de réfléchir à un déménagement des infrastructures : « La Jonelière n’est plus en catégorie Elite, mais en catégorie 1. Il y a trois alternatives : agrandir la Jonelière, faire s’entraîner les féminines, les jeunes et les pros chacun dans un coin, aller ailleurs avec tout le monde réuni. »
Quelques mois plus tard, une nouvelle délibération adoptée par les élus de la communauté de communes ancenienne laisse entrevoir l’espoir, pour les partisans du projet, d’une relance. Mais le dossier s’enlise de nouveau et au début du mois de décembre, alors que le FCN prépare sa double confrontation contre la Juventus Turin, la presse locale fait état d’un pessimisme généralisé, en interne, autour des chances d’avancement de l’initiative.
Ainsi la décision de ce mardi ne fait-elle que confirmer ce que les observateurs les plus aguerris de l’actualité nantaise avaient anticipé l’hiver dernier. Elle met un terme à une série de polémiques et de controverses liées à des soupçons de favoritisme pesant sur les élus investis, notamment. Difficile, pour autant, d’imaginer l’état-major canari s’asseoir durablement sur son ambition d’ériger un nouveau centre d’entraînement.