Il n’avait déjà pas beaucoup d’amis sur les bords de l’Erdre… et ses dernières sorties au sujet du club Jaune-et-Vert ne vont vraisemblablement rien arranger. Présent sur le plateau de « L’Équipe du Soir » au terme de la 12ème journée de Ligue 1, dimanche 24 novembre, Raymond Domenech ne s’est pas montré tendre envers les auteurs des débordements qui ont ponctué la rencontre entre le FC Nantes et Le Havre.
Une querelle sans fin
Au-delà des banderoles incendiaires déployées par la Brigade Loire pour protester contre la direction et la médiocrité du bilan sportif de l’équipe, l’ancien sélectionneur de l’équipe de France (2004-2010) a dénoncé un manque de pertinence dans l’attitude de certains supporters nantais : « Ça fait un moment qu’il y a une séparation entre le public et la direction du club. Sur certaines périodes, les résultats estompent un petit peu cette guerre entre les deux. Mais en permanence, la famille Kita est visée par la tribune. Ils n’en veulent plus et se battent contre. Les supporters n’ont pas compris que c’était lui le propriétaire et que s’ils voulaient le racheter, il fallait payer. Dans le cas contraire, il est là et personne d’autre ne veut racheter le club, estime-t-il. Cette guerre ne finira pas à moins que monsieur Kita vende et s’en aille, ou bien que les supporters comprennent que c’est le club de monsieur Kita, qui l’a acheté et qui paie tout. »
« Les ultras sont ceux qui rentrent sur le terrain, les supporters, eux, restent en tribune »
Reconverti en consultant pour L’Équipe, Raymond Domenech considère également que les ultras nantais sont allés trop loin ce dimanche en tentant d’envahir le terrain. « Ils sont là pour supporter leur équipe. Oui, ils peuvent exprimer un mécontentement, mais dans la tribune ou alors ils la vident et s’en vont… là, il n’y aurait rien à dire. […] Les ultras sont ceux qui rentrent sur le terrain, les supporters, eux, restent en tribune. »
Un effectif trop limité ?
Si certains observateurs remettent en question le plan de jeu d’Antoine Kombouaré ou pointent du doigt la gestion de la famille Kita, Raymond Domenech, lui, tient les joueurs pour responsables de l’inquiétante situation sportive du FCN : « Avant moi, il y a eu Gourcuff et ça n’a pas marché. Ça fait des années qu’ils sont en difficulté… quelque part c’est la qualité des joueurs aussi. On ne peut pas être toujours à la limite pendant cinq ou six ans et dire que c’est la faute des entraîneurs successifs et du président. Il faut quand même regarder l’effectif : peut-être qu’il ne tient pas la route sur la durée », analyse l’ancien entraîneurs des Canaris. « Pour moi, ils ont un effectif pour être entre la 12e et la 18e place. C’est un effectif de dernière partie de tableau, ce sont des joueurs moyens », conclut-il.