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FC Nantes : « L’insaisissable Monsieur K. » dresse un portrait édifiant de Waldemar Kita

Dans une enquête de près de 200 pages, Saber Jendoubi dresse un portrait très complet du président du FC Nantes. Que faut-il en retenir ?

En septembre dernier, les éditions Ouest-France publiaient « L’insaisissable Monsieur K. » par Saber Jendoubi. Un récit détaillé et saisissant qui tire le portrait d’un homme ambitieux, obstiné et peu scrupuleux. En quelque 174 pages, l’auteur, qui est journaliste indépendant, rend compte d’une enquête très poussée sur l’homme d’affaires franco-polonais. De quoi interpeller de nombreux fidèles du FC Nantes.

Waldemar Kita et ses zones d’ombre.

L’ouvrage part d’un paradoxe, énoncé sur la quatrième de couverture : « Comment et pourquoi une personne aussi controversée a-t-elle pu prendre les rênes d’un club historique du football français ? » À cela, Saber Jendoubi répond d’abord par un retour sur l’enfance du président de la Maison jaune. Le récit traduit toute l’épaisseur du mystère qui entoure le parcours de vie de Kita, mais de nombreux éléments de contexte le rendent intelligible.

On découvre ensuite le parcours entrepreneurial de Waldemar Kita. Un aspect que l’on connaît moins, mais qui donne de précieux indices sur la personnalité de l’homme. Viennent ensuite les premiers éléments relatifs à ses ambitions dans le football. De l’échec lausannois au début de l’aventure nantaise, le lecteur est aussi plongé dans le – très épineux – contexte qui entoure les Canaris dans les années 2000.

Des pratiques controversées.

Après s’être entouré de personnages tels que Claude Robin et Pascal Praud à son arrivée au club, le natif de Szczecin construit son « clan », pour reprendre le terme de l’auteur. Franck Kita, bien sûr, mais aussi Chantal, sa mère ainsi que Mogi Bayat et Bakari Sanogo sont ainsi successivement évoqués. Sans oublier un lien toujours vivace avec la Pologne dans les affaires qu’il mène sur les bords de l’Erdre.

Enfin, l’auteur étaye plusieurs exemples des pratiques discutables du président nantais. L’épisode YelloParl, le décès d’Emiliano Sala, mais aussi la « valse des entraîneurs » sont au cœur de ces cinquième et sixième chapitres. L’enquête amène également Saber Jendoubi à faire le constat d’un « environnement sexiste » autour du club et notamment des matches au stade de la Beaujoire.

« Insaisissable » à juste titre.

Alors à la lecture de l’ouvrage, cet « insaisissable » Waldemar Kita nous apparaît tout de même un peu plus familier. Le livre ne dévoile pas d’affaire insoupçonnée mais permet de comprendre la personnalité si particulière du président du FCN. Plus encore, il met en avant les mécanismes propres au personnage qui fondent l’ensemble de son œuvre à Nantes. De quoi justifier, sûrement, une bonne partie des critiques portées à son encontre.

Surtout, l’enquête livre un panorama très fidèle de l’opposition entre les valeurs et l’identité profonde du FC Nantes et celles de son président. À ce propos, l’auteur parle en conclusion d’une « famille populaire, prônant et appliquant les valeurs du territoire dans lequel elle évolue : communautaire – voire un peu cadenassée – mais plurielle, vivante et résistante. »

Retrouvez le livre : JENDOUBI Saber, « L’insaisissable Monsieur K. », Éditions Ouest-France, 2022 (15€).

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