Nommé à la tête de l’effectif professionnel du FC Nantes après le départ forcé de Pierre Aristouy, fin novembre 2023, Jocelyn Gourvennec ne satisfait pour le moment pas les attentes placées en lui. Malgré un succès miraculeux face à Nice pour son premier match, les Canaris restent tout de même sur un bilan plus que défavorable depuis son arrivée (quatre victoires, un nul et huit défaites).
Pourtant, après la débâcle à domicile contre le FC Metz, le technicien breton ne semblait pas être alarmé par la dangereuse situation dans laquelle se trouve le club Jaune-et-Vert à seulement dix journées de la fin de la saison. Loin de souligner les difficultés récurrentes de son équipe depuis plusieurs mois, coach du FC Nantes avait notamment qualifié cette défaite de « mauvais accident », après la rencontre.
« On a raté notre match, totalement. La première chose à faire, c’est de présenter nos excuses à nos supporters. On avait montré un visage bien plus intéressants depuis quelques semaines. Aujourd’hui, on est complètement passés à côté de notresujet. (…) C’est trop loin de ce que j’ai vu du groupe aujourd’hui pour être vrai. Il faut se re-mobiliser et bien rester ensemble.(…) On se fragilise tout seul. On a mis Metz sur le bon chemin. Ca ressemble à un mauvais accident », expliquait-il en après-match.
Gourvennec dans le déni ?
Pour ne rien arranger, si les Canaris semblent sur le point de sombrer, le manque de réalisme de leur entraîneur commence à agacer de nombreux supporters, déjà mécontents du jeu proposé par le FCN depuis son arrivée sur le banc. Jocelyn Gourvennec peine visiblement à reconnaître les problèmes, pourtant évidents, qu’éprouvent ses joueurs cette saison… en témoignent les tristes records battus par les Jaune-et-Vert contre Metz.
Les propos encourageants du Breton semblent ne plus suffire aux supporters nantais, qui se lassent des propos élogieux quant à la belle cohésion du groupe et les progrès réalisés sur le plan défensif. Les fans réclament une nette amélioration sur le terrain… et ce n’est visiblement pas d’actualité à Nantes.
Une impression de déjà-vu.
Plus inquiétant encore, Tribune Nantaise s’est replongé dans les conférences de presse de Jocelyn Gourvennec à la fin de son passage aux Girondins de Bordeaux. Aussi surprenant que cela puisse paraître, de nombreuses similitudes avec la situation actuelle des Canaris sautent aux yeux. Il y a six ans, l’entraîneur français venait en effet d’être éliminé de la Coupe de France par Granville (National 2)… et en championnat, les Girondins étaient en grande difficulté.
Petite mise en contexte : classé sixième de Ligue 1 à l’issue de la saison 2016/2016, Bordeaux n’arrive pas à enchaîner au début de l’exercice suivant. Avec six victoires, cinq nuls et dix défaites en 2017/2018, le bilan n’est pas satisfaisant pour Jocelyn Gourvennec. Malgré quelques sursauts d’orgueil (face à l’ASSE puis à Troyes notamment), ses joueurs déçoivent. Au moment du licenciement de leur coach, après une défaite face à Caen, les Girondins restaient sur une sinistre série (deux victoires, deux nuls et douze défaites sur les seize derniers matchs).
Gagner 0-1 à l’extérieur avant de perdre 0-2 à la maison.
Comme les Canaris à Lorient, les Girondins pensaient à l’époque avoir enfin sorti la tête de l’eau en s’imposant 0-1 à Troyes. La réalité fut toute autre, puisque les coéquipiers de Malcom avaient ensuite été défaits 0-2 à domicile par le SM Caen, équipe de bas de tableau. Après ce nouveau revers, qui avait scellé le licenciement de Jocelyn Gourvennec, ce dernier insistait déjà sur… la cohésion de son groupe et la victoire à l’extérieur de la semaine précédente. Là encore, pas un mot sur son inquiétant bilan ou sur le manque de réalisme offensif de ses joueurs.
Il y a six ans, le coach ne faisait en effet pas mention de la triste dynamique globale de son équipe, mais préférait rejetait la faute sur certains faits de match ou encore sur l’arbitrage : « Le scénario sur la fin de match est improbable. Ce n’est pas la première fois depuis plusieurs semaines. (…) On a eu des situations, mais on a été maladroits. Dans l’utilisation du ballon, on a été trop laborieux. »
Comme à Nantes actuellement, Jocelyn Gourvennec mettait en avant les progrès défensifs de son équipe… qui s’inclinait pourtant match après match : « On a plutôt bien défendu, on n’a pas donné grand chose à Caen. (…) C’est dommage car on était dans la continuité de ce que l’on a fait à Troyes, en termes d’état d’esprit, de cohésion de groupe et d’équipe. On a bien fait les choses ensemble, mais on n’a pas été inspirés sur le plan offensif. On a le courage, l’abnégation. (…) Je suis embêté car on n’arrive pas à enchaîner. On venait de regagner à Troyes, mais on n’y arrive encore pas. »
S’il ne parvient pas à apporter des résultats positifs très prochainement, le natif de Brest va devoir se montrer très convaincant avec la direction du FCN, afin de ne pas connaître la même fin que son prédécesseur… qui affichait pourtant un bilan similaire, et prônait surtout une philosophie de jeu saluée par les supporters nantais.