À Épinal, ce week-end, le FC Nantes va faire face à un habitué de la Coupe de France. Pour la deuxième saison consécutive, l’ES Thaon-les-Vosges (N3) est au rendez-vous des seizièmes de finale. Et après Reims l’année passée, c’est cette fois le tenant du titre nantais qui se présente sur les bords de la Moselle. Romain Chouleur, installé sur le banc thaonnais depuis six saisons, l’affirme : « C’est une grande fierté et un grand honneur pour nous de recevoir Nantes ».
« C’est un grand nom du football français, le tenant du titre et c’est une équipe qui joue la coupe d’Europe cette saison. C’est une référence en Ligue 1, on attendait ça », poursuit le technicien. À ce stade pourtant, l’ES Thaon n’a plus grand chose du petit poucet inexpérimenté. Pour arriver jusqu’ici, les Vosgiens ont déjà éliminé Sochaux et Amiens, deux pensionnaires de Ligue 2, aux tirs au but. Ils pointent également à la deuxième place de leur groupe de N3 avec de sérieux arguments à faire valoir.
« Une bande de copains »
« On fait un début de saison assez exceptionnel. On est toujours invaincus (7 victoires et 4 matches nuls) avec la meilleure défense et la quatrième meilleure attaque », explique Romain Chouleur. Un scénario idéal auquel vient s’ajouter cette belle épopée en Coupe de France. « C’est un travail sur plusieurs saisons qui commence à porter ses fruits », selon celui qui décrit son équipe comme « une bande de copains qui se connaissent depuis très longtemps ».
Les infos pratiques sur le déplacement des Nantais à Épinal
En ce sens, la Coupe de France n’a rien d’anecdotique. « On est des compétiteurs et on sait que pour les clubs amateurs, ce sont des occasions de se mettre en lumière et d’avoir la chance de rencontrer des équipes professionnelles. Je parle toujours du respect de la Coupe de France, même sur les premiers tours. On prend tous les matches très au sérieux et on donne le meilleur de nous-mêmes pour vivre ce genre d’aventure », abonde Romain Chouleur.
Pour poursuivre cette aventure, les Thaonnais devront donc tenter d’écarter les hommes d’Antoine Kombouaré. L’entraîneur vosgien aborde ce duel avec confiance et humilité. « On va se servir de ce qu’on a fait aux deux tours précédents. (…) Même si c’est une marche supplémentaire, il faudra réussir à faire le même genre de match en élevant encore un peu plus notre niveau de jeu. On a les ingrédients, il n’y a pas forcément de pression. Par rapport aux tours précédents et au parcours de la saison passée, les joueurs ont acquis beaucoup d’expérience et de maturité. »
Une histoire de 22 janvier…
Pour Romain Chouleur, cette affiche tombe à pic. Durant sa carrière de joueur, le natif de Nancy a déjà affronté à deux reprises le FC Nantes en Coupe de France. La première fois, il s’était incliné à la Beaujoire avec Raon-l’Étape (2-1) lors d’un seizième de finale, le 22 janvier 2011. « J’avais marqué le but pour Raon ! » se remémore-t-il. « C’était la première fois que je rencontrais une équipe professionnelle. Ma famille et mes amis avaient fait le déplacement. Ça reste un moment fort et un grand souvenir. »
Deux ans plus tard, jour pour jour, l’ancien milieu offensif avait retrouvé les Canaris de Filip Djordjevic sous les couleurs d’Épinal, alors en National. Et cette fois, la formation vosgienne avait triomphé aux tirs au but (1-1, 4-3 TAB). Une saison mémorable pour Romain Chouleur. « Je retiens surtout l’euphorie du parcours. On avait éliminé Lyon au tour précédent, on avait joué à Lens en huitièmes de finale. C’était beaucoup de fierté et des grands moments de passion. »
Hasard du calendrier, c’est à nouveau un 22 janvier que Romain Chouleur s’apprête à défier les Jaune et Vert. Cette fois, exit William Vainqueur, dont le Nancéien avait récupéré le maillot suite au match de l’édition 2011. C’est l’incontournable Ludovic Blas qui portera le numéro 10. « Il y a évidemment des joueurs de qualité dans l’effectif. Mais si je dois en ressortir un, c’est lui. C’est un excellent joueur », affirme l’entraîneur de Thaon-les-Vosges. Dimanche, il lui faudra peut-être redoubler d’inventivité pour permettre à ses hommes de contenir l’attaquant nantais.
Propos recueillis par Mathis Beautrais pour Tribune Nantaise.