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« Je fais le lien et je commence un peu à paniquer » : Valentin Rongier se livre sur la disparition d’Emiliano Sala

Durant un entretien avec Colinterview, l'ancien capitaine nantais est revenu sur l'épisode douloureux du décès d'Emiliano Sala en 2019.

Tout au long de la carrière d’un footballeur, il y a les matches, les buts et parfois les trophées, mais avant tout, il y a la vie d’homme qui se cache derrière. Cette vie-là connaît inévitablement des évènements qui marquent durablement, qui ne s’effacent jamais vraiment.

Dans la carrière, et la vie d’homme de Valentin Rongier, l’ancien capitaine du FC Nantes, la disparition de son coéquipier de l’époque, Emiliano Sala, fait indéniablement partie de ces bouleversements.

À l’occasion d’une longue interview pour Colinterview de Oh My Goal, celui qui évolue désormais dans l’entre-jeu de l’Olympique de Marseille a eu l’occasion de commenter cette épreuve personnelle.

« C’était un mec en or qui ne trichait jamais »

D’abord, c’est sur la personne qu’était l’argentin que Valentin Rongier est revenu :
« Je l’ai toujours décris comme le coéquipier idéal, car Emi c’était quelqu’un d’entier. Aussi entier que lui ça se fait de plus en plus rare. C’était un mec en or qui donnait sa vie pour le foot, qui trichait jamais. Toujours le sourire, toujours l’envie de travailler, il ne se plaignait jamais. Et en dehors de ça c’était un très bon attaquant qui nous a mis beaucoup de buts. Pour lui c’était l’évolution rêvée après ses années en Ligue 2. »

Alors, le capitaine marseillais désormais s’est livré à un exercice difficile, celui de revenir quasiment 5 ans en arrière, le 21 janvier 2019. Ce lundi, du froid tarmac nantais décolle un petit avion de tourisme, à son bord : le pilote David Andrew Ibbotson et l’attaquant qui vient tout juste de signer pour Cardiff, Emiliano Sala.

Quelques heures plus tard, l’avion disparaît des radars, le peuple du football commence à s’inquiéter, avant d’apprendre plus tard que l’appareil, et ses passagers, a échoué dans la Manche. C’est ce récit que compte de manière personnelle, Valentin Rongier.
« Tout le groupe et tout le club était super content pour lui. Il allait avoir un bon contrat qui allait lui permettre de mettre sa famille à l’abris. Tous les matins quand je me réveille je regarde les infos, il y avait une radio locale à Nantes qui disait qu’il y avait un coucou qui avait disparu des radars entre Nantes et Cardiff. J’ai tout de suite pensé à Emiliano mais je me suis dit que c’était pas possible. Ma conjointe me rassure, mais je garde ça dans ma tête.»

« C’est là qu’on a compris qu’il y avait un problème »

« J’arrive au club, je prends mon petit déjeuner et je vais voir Nico Pallois qui était son meilleur ami. Je lui demande s’il a des nouvelles d’Emi, il me répond qu’il n’en a pas depuis hier soir. Je fais le lien et je commence un peu à paniquer, du coup j’ai demandé au club, et c’est là qu’on a compris qu’il y avait un problème. »

Alors, Nantes, avant le deuil, est en crainte. Chacun s’interroge sur les circonstances, chacun s’interroge sur les coupables, chacun s’interroge sur la suite. Tant de questions que Valentin Rongier raconte comme des obstacles supplémentaires à une épreuve déjà, trop, délicate.
« C’était compliqué car nous on voulait même pas entendre parler des disputes entre Nantes et Cardiff, c’était la dernière des importances. Le groupe a été très touché, comme la ville de Nantes, la France et le monde du football. Tout le monde te pose des questions, c’est difficile de faire son deuil et d’avancer, avec toutes les questions des médias. J’étais capitaine, j’ai du prendre la parole plusieurs fois. On a fait le maximum pour soutenir la famille d’Emiliano qui était venue à Nantes. »

« Il fallait soutenir sa famille et la protéger »

À posteriori, il a été demandé à Valentin Rongier si certains moments, parmi l’amas de tourments, résonnaient encore particulièrement dans sa mémoire. Quels étaient concrétement les épisodes qui ont fait de cet évènement, un chapitre décisif de son existence ?
« Le premier moment le plus compliqué était de faire face à la famille d’Emiliano, car personne ne peut imaginer la douleur que ça représente de perdre un proche dans ces conditions, avec cette médiatisation. Il fallait les soutenir et les protéger.
La deuxième chose, c’était que la famille nous avait demandé de croire jusqu’au bout qu’Emiliano allait être retrouvé. Donc avant l’entraînement, on a transmis un message d’espoir à tous les supporters, alors que certains commencaient à déposer des fleurs. C’était pas facile, il fallait assumer, ne pas flancher. »

Vous pouvez retrouver la vidéo dans son entièreté ci-dessous :

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