Un an après les événements tragiques de décembre 2023, l’affaire impliquant un chauffeur VTC, accusé d’avoir tué un supporter du FC Nantes, fait à nouveau parler d’elle. Ce jeudi, la cour d’appel de Rennes a examiné la demande de remise en liberté sous surveillance électronique de Christopher V., un chauffeur de 35 ans, qui avait porté deux coups de couteau mortels à Maxime Leroy, un supporter de 31 ans, lors d’une altercation avant un match de football sous tension entre Nantes et Nice, selon le Parisien. La décision initiale du juge des libertés, autorisant l’assignation à résidence avec port de bracelet électronique, a provoqué une vive émotion au sein de la famille de la victime.
Une tragédie en marge d’un match de football
Les faits remontent au 2 décembre 2023, alors que Christopher V. transportait des supporters niçois dans son véhicule près d’un bar fréquenté par les ultras du FC Nantes, avant la rencontre contre l’OGC Nice. Une altercation avait éclaté entre ces supporters niçois et des membres de la Brigade Loire, un groupe de fans fervents de Nantes. Selon les témoignages et une vidéo capturée par un autre VTC, Christopher V. avait saisi un couteau pour se défendre face à ces ultras nantais, certains cagoulés, qui s’en prenaient à son véhicule. Maxime Leroy avait été mortellement blessé par deux coups de couteau, l’un atteignant l’aorte, alors qu’il était au sol.
Stupeur et incompréhension de la famille de la victime
La perspective de voir l’accusé sortir de détention après seulement neuf mois a bouleversé la famille de Maxime Leroy. Leur avocat, Me Aristote Toussaint, a exprimé leur douleur et leur désarroi face à une telle décision : « Il est incompréhensible pour la famille de penser que l’homme qui a pris la vie de leur fils pourrait désormais bénéficier d’un bracelet électronique alors qu’il encourt une peine maximale de trente ans de prison. »
Un comportement jugé suspect après les faits
L’enquête a également mis en lumière certains éléments troublants concernant les actions de Christopher V. après l’altercation. L’avocate générale a notamment évoqué le fait qu’il aurait tenté de supprimer des preuves en nettoyant son véhicule et en effaçant des vidéos. Il aurait aussi échangé avec un autre suspect, qui aurait fui en roulant sur Maxime Leroy. Ces faits, présentés comme des indices de préméditation ou de machination, jettent une ombre sur la version de l’accusé.
La défense plaide l’autodéfense
Pour sa défense, Me Julien Plouton a insisté sur le fait que son client a agi en état de légitime défense, face à des supporters violents qui cherchaient manifestement la confrontation. « Les ultras nantais encerclaient le convoi et étaient là pour en découdre », a-t-il expliqué, ajoutant que l’assignation à résidence sous surveillance électronique reste une mesure très restrictive et proche de la détention. Des objets tels qu’une cagoule et des fumigènes, retrouvés dans les affaires de la victime, sont également utilisés par la défense pour renforcer cette thèse.
Vers une décision judiciaire attendue
Le sort de Christopher V. sera décidé ce vendredi par la cour d’appel de Rennes, qui doit statuer sur le maintien ou non de la décision de remise en liberté. Ce dossier complexe, où se mêlent violence, émotion et droit, est suivi de près par les proches de la victime, toujours en quête de justice pour Maxime Leroy, ainsi que par les supporters nantais. La remise en liberté du chauffeur reste un sujet particulièrement sensible dans le contexte du football, où les tensions entre supporters peuvent parfois dégénérer de manière dramatique.