Impressionnants au retour des vestiaires, les jeunes Nantais ont subi un retour héroïque du Séville FC en fin de seconde période : alors qu’ils gagnaient 3-0, les joueurs de Stéphane Moreau ont ensuite encaissé trois buts en neuf minutes. Grâce à trois tirs au but transformés et un très bon Tom Mabon, les Canaris se sont finalement qualifiés pour les huitièmes de finale de la Youth League (3-2 t.a.b), devant plus de 13 000 supporters (un record national, septième plus grosse affluence de l’histoire de la compétition).
Après la rencontre, le coach Stéphane Moreau s’est exprimé au micro du FC Nantes. Le technicien nantais salue la force de caractère de ses joueurs, qui ont tenu bon en fin de match malgré le retour improbable des Andalous. Il souligne cependant la note amer laissée par les trois buts encaissés.
« La fin de match était un peu épuisante et stressante. On a le sentiment qu’après avoir fait le plus dur, en enchaînant les buts en début de deuxième période, on s’était donné du confort… mais malheureusement, on prend ce but un peu vite dans la foulée. L’effectif est jeune donc évidemment ça crispe un peu. Eux se sont lâchés, avec leur expérience et leur vécu européen, ils ont profité de la situation. Jusqu’au bout ça a été difficile : tenir les quinze dernières minutes à 3-3, c’était important de ne pas lâcher dans ce contexte. Les penaltys, c’est un peu notre sacerdoce. Mais on aurait dû être capable de les éviter. »
Le déclic de la mi-temps.
Si la première période était très fermée et sous domination sévillane, les Nantais n’ayant tiré qu’une seule fois au but, les Jaune-et-Vert sont revenus des vestiaires avec de toutes autres intentions… et les résultats ont rapidement suivi. Stéphane Moreau explique les détails de ce revirement soudain.
« La première mi-temps est frustrante, car on n’a pas joué. On est rentré dans leur rythme de jeu. On les avait observés et on savait que c’était une équipe qui est capable d’endormir l’adversaire, tout en pouvant de trouver des solutions dans le jeu long, les centres ou dans l’engagement. On s’est un peu éteints par rapport à ça et on n’a pas vraiment proposé du jeu, c’est un peu cela ma déception. Après on a changé quelques détails à la mi-temps dans l’animation de l’équipe, notamment sur le plan offensif. On a retrouvé un peu plus d’allant, et très vite on a senti que l’on était capables de les mettre en difficulté. Ça c’est ensuite ouvert avec nos buts, puis la gestion de cette période difficile. »
La fierté de tout un peuple.
« C’est indescriptible. On rentre dans l’histoire du club, on est très fiers. On a représenté Nantes et nos valeurs » (Malang Gomes)
Enfants du club, les jeunes Canaris avaient à coeur de redonner le sourire aux supporters du FCN malgré la situation compliquée du club en Ligue 1. Mission accomplie pour les U19, qui ont presque fait oublier les tracas de l’effectif professionnel… du moins le temps d’une soirée. Malang Gomes livre son analyse de cette victoire historique.
« On a pris du plaisir à affronter Séville. Sur la première mi-temps, le 0-0 est logique. Ils défendent bien et nous aussi, donc il n’y avait pas beaucoup d’espaces. En deuxième, on a su profiter des espaces pour inscrire trois buts coup sur coup. À la fin, on a commencé à se relâcher un peu. À cause de petites erreurs et de fautes inutiles de notre part, ils ont pu avoir beaucoup de coup francs… ça leur a permis de revenir au score. C’était frustrant mais on n’a pas lâché jusqu’à la 90e minute. Même pendant la séance de tirs au but, on était sereins et appliqués, on avait confiance en nous-mêmes. On a déjà vécu ce genre de scénario, au tour précédent notamment. »
Alors qu’il avait le penalty victorieux au but du pied, Malang Gomes avait buté sur le gardien espagnol, repoussant momentanément la délivrance pour les Canaris. Ce moment ne s’est cependant pas fait attendre longtemps, grâce à un superbe arrêt de Tom Mabon face au cinquième tireur sévillan.
« On a géré la pression car on a confiance en notre gardien et en nos coéquipiers. La prochaine fois, le plus important pour moi sera de marquer pour aider le collectif, ça me permet aussi d’apprendre. De l’extérieur, on ne se rend pas vraiment compte de la communion avec les supporters, mais quand on la vit, c’est incroyable ! Toutes ces personnes qui se déplacent pour nous, ça nous va droit au cœur. L’histoire continue ! »
Le pouvoir de la Beaujoire.
Même son de cloche du côté de l’entraîneur du FC Nantes, qui remercie les fans présents en tribunes pour cette soirée d’anthologie. Le technicien a conscience de la puissance d’une telle ferveur, et a su le transmettre à ses joueurs.
« C’est magnifique, c’était l’objectif. On avait la chance de le jouer à la maison, avec un public présent en nombre. C’est extraordinaire ! C’était l’un des messages que je leur ai fait passer à la fin. C’est important de partager ce moment avec les gens, il faut le vivre avec eux. Les émotions sont exceptionnelles. Espérons que l’on puisse jouer le prochain à domicile également, et que l’on ait encore plus de monde pour pouvoir créer quelque chose d’encore plus beau ! »