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« Un hommage pour Progreso, pour Nantes, pour la France et pour le monde » : la magnifique oeuvre d’une artiste de la ville natale d’Emiliano Sala

Quatre ans après la disparition d’Emiliano Sala, une artiste de Progreso, sa ville natale, lui rend hommage en lui dédiant un sublime tableau.

Progreso, ville natale d’Emiliano Sala, dimanche 19 mars. Une grande partie des habitants est réunie dans le parc du centre-ville pour assister à une foire aux arts. Parmi les exposants, Nieves Ebeling, âgée de vingt ans, est sur le point de dévoiler une nouvelle toile, résultat d’un travail de trois jours, qui va bouleverser les Progresinos, ainsi que les amoureux du FC Nantes.

Contactée par Tribune Nantaise, Nieves se livre sur son ressenti, quelques jours après la réalisation d’un tableau qui a véhiculé d’intenses émotions, de Progreso à la Beaujoire, traversant frontières et océans.

« J’ai toujours vécu à Progreso. J’y suis née et j’y ai grandi, tout comme Emiliano, ce grand buteur qui a marqué notre ville et l’Europe »

Un véritable challenge artistique

Depuis quatre ans, à Nantes comme en Argentine, les hommages à « Emi » se multiplient. Alors que plusieurs artistes avaient déjà réalisé des oeuvres en la mémoire du buteur du FC Nantes, aucun natif de Progreso n’avait encore franchi le pas. Nieves est donc la première Progresina a rendre un hommage artistique à Emiliano Sala.

« Jusqu’à aujourd’hui, il n’y avait jamais eu d’hommage de la part d’un artiste de Progreso. Avec cette toile, je suis donc la première habitante de la ville à le faire, quatre ans après. C’est une énorme fierté pour moi, et pour toute la ville également je pense. C’était malgré tout un immense challenge, car je l’ai réalisée en seulement trois jours. C’est de la folie, je n’aurais jamais pensé être capable de réaliser une telle peinture en si peu de temps ! »

Un challenge d’autant plus compliqué que l’artiste argentine avoue ne pas être très à l’aise lorsqu’il s’agit de travailler sous la pression.

« Je deviens facilement nerveuse lorsque je suis observée pendant que je peins. C’est un sentiment qui me plaît, mais cela me dérange à la fois. Je pense je dois simplement m’y habituer. Lorsque nous réalisons quelque chose qui nous tient vraiment à coeur, il y a systématiquement une part d’anxiété et de nervosité. Ce n’est pas que nous sentons que quelque chose de mal va se passer, bien au contraire ! Je me doutais que les gens allaient être touchés par mon travail et j’aime cette idée… par contre je n’aurais jamais pensé que ma peinture puisse avoir des répercussions dans le monde entier. Quatre jours plus tard, je suis toujours sous le choc ! »

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Nieves Ebeling, peaufinant les derniers détails de sa toile

De plus, les conditions de réalisation de cette œuvre étaient très spéciales, comme le souligne Nieves. Alors qu’elle espérait garder le suspense jusqu’au dernier moment, de plus en plus de curieux venaient justement s’attrouper autour d’elle, tentant de jeter un œil à la progression de son travail.

« J’ai réalisé cette peinture dans une foire pour les artistes locaux. Nous étions tous réunis dans le parc au centre de la ville. J’avais exposé plusieurs autres oeuvres, mais pour le tableau d’Emi je suis restée cachée derrière des draps jusqu’à deux heures avant la fin de la foire, afin que personne ne voie ce que j’étais en train de peindre. Je sentais malgré tout les gens m’entourer et se rapprocher de moi, je me disais “ne te retourne pas, ne te retourne surtout pas”, car je serais devenue trop nerveuse si j’avais vu tout ce monde autour de moi. Lorsque j’ai dévoilé le tableau, c’était la folie. »

C’est finalement un membre de l’entourage d’Emiliano Sala qui brise la glace, et permet une rencontre très touchante, entre Nieves et plusieurs membres de la famille Sala.

« Derrière moi, j’ai entendu un enfant dire “Ese es el tío Emi !” (“c’est mon oncle Emi”, ndlr). Je me suis directement retournée, et j’ai vu la mère et le neveu d’Emiliano. Je n’ai pas su quoi dire, donc je les ai simplement enlacés, tout comme je l’ai fait ensuite avec Romina, la sœur d’Emiliano. »

Une rencontre émouvante avec la famille Sala

Native de Progreso, Nieves Ebeling n’a, à son plus grand regret, jamais eu l’occasion de côtoyer Emiliano Sala. Malgré cela, elle évoque le souvenir de celui que tout le monde aimait, en particulier pour son humilité et sa proximité avec sa ville natale.

« Pour être honnête, je n’ai jamais eu la chance de lui parler… mais quand il revenait à Progreso, il était tellement humble ! Il se comportait comme s’il était n’importe lequel d’entre nous. C’est de cette manière que l’on se souvient de lui ici. »

Si elle n’a jamais parlé à Emiliano Sala, la peintre a tout de même eu plusieurs interactions avec la famille de l’ancien numéro 9 des Canaris. Dimanche, plusieurs membres de la famille Sala étaient présents lors de la révélation du tableau. À l’image de Romina Sala, sa sœur, ou Mercedes Taffarel, sa mère, les proches d’Emiliano ont été très touchés par le sublime travail de Nieves.

« J’ai eu l’opportunité de rencontrer sa famille dimanche. Ils avaient été informés de mon intention de réaliser cette peinture. Évidemment, avant de réaliser la peinture, je leur ai dit que cela allait être fait avec beaucoup de respect, d’amour et d’admiration pour Emi. Lorsqu’ils ont vu le tableau, ils étaient tellement enthousiastes… ça m’a rendue très fière de mon travail. J’ai également rencontré son frère, Dario, en fin de journée. C’est lui que j’avais contacté pour lui demander l’autorisation lorsque j’ai décidé de réaliser ce tableau. »

Après cela, Nieves a offert sa toile à la famille d’Emiliano Sala. Elle indique l’avoir « peinte en la mémoire d’Emiliano et que, par conséquent, elle devait revenir à la famille Sala ».

Nieves Ebeling et la famille d’Emiliano Sala

Un hommage local… qui bouleverse le monde

Si elle tenait avant tout à dédier cette peinture à Emi, l’enfant du village, l’icône du peuple Progresino, Nieves est consciente que son œuvre a traversé les océans, et est arrivée sur les bords de l’Erdre. Après avoir reçu de nombreux messages de la part de supporters nantais la complimentant pour cet hommage, l’artiste argentine découvre que son travail a eu des répercussions qu’elles n’aurait pas même osé imaginer.

« C’est un hommage pour les gens de Progreso, pour Nantes, pour la France et pour le monde. Pour être honnête, je n’avais aucune idée de l’impact que mon tableau était sur le point d’avoir… je n’aurais jamais imaginé qu’autant de Français soient touchés par cette peinture. Je n’ai pas vraiment les mots d’ailleurs, mais je suis extrêmement reconnaissante ! »

Propos recueillis et traduits par Jules Poupin

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