Amené par son prof d’EPS en cinquième, Clément Heurtin a commencé le golf un peu par hasard. Très vite la petite balle blanche est devenue plus qu’un simple hobby mais une passion l’amenant au plus haut niveau.
En 2017, le Thouaréen prend son envol et s’exile aux Etats-Unis pour suivre un cursus universitaire, liant étude et golf.
Cette expérience, longue de deux ans, a été un véritable électrochoc pour le golfeur de 24 ans, qui s’est vite rendu compte qu’il voulait en faire son métier. Rentré en France, Clément se met au travail et devient professionnel, aujourd’hui il évolue sur la troisième division européenne.
Un circuit peu rentable
Au golf comme en tennis, le terme utilisé est circuit, ce qui signifie un enchaînement de tournoi récompensant à la fin de l’année les joueurs ayant accumulé le plus de gains. Sur le ProGolfTour (troisième division), pas évident de gagner sa vie, loin des millions engrangés par les meilleurs joueurs mondiaux.
« La vie en tournoi, ce n’est pas du luxe mais de la débrouille. Par exemple, pour la dernière compétition, j’arrive à Prague pour faire 5h de route et aller en Pologne, pour arriver dans un hôtel miteux », regrette le 54e du classement du ProGolfTour.
Il poursuit : « Je sais que si je ne fais pas top 5, je ne gagne pas d’argent, pour rembourser le tournoi, il faut au moins faire six ou septième. Même si un joueur a les capacités au niveau du potentiel, il faut que le reste autour soit de qualité pour être dans les meilleures conditions possibles, et pour ma part ce n’est pas le cas ».
Des tournois dans toute l’Europe et plus
Clément Heurtin participe tout au long de l’année à des compétitions parcourant une grande partie des pays européens mais aussi des pays d’Afrique du Nord comme l’Egypte. Il nous explique comment se déroule sa saison :
« Je sais qu’il ne me suffit que d’un tournoi pour jouer la montée. Mais le début de saison n’a pas été bon, j’ai galéré financièrement et j’ai été tiré vers le bas par ça, le mauvais début de saison est explicable ».
Mais pour Clément Heurtin, l’heure n’est pas aux excuses puisque la fin de saison sera décisive pour lui et la suite de sa carrière.
« Je dois me concentrer sur les échéances à venir, j’ai des regrets c’est évident, sur des tournois je manque le coche, j’avais le jeu pour faire des performances. Mais cette semaine, je me suis remis en selle avec une quinzième place », raconte le Thouaréen.
Un entraînement de haut niveau
Si le golf peut toujours paraître pour un sport très peu intensif, le monde des professionnels se désolidarise de cette image. Tant le sport a été révolutionné par le légendaire Tiger Woods, la musculation et l’alimentation semblent être devenues des éléments inévitables pour la réussite du golfeur.
Un passage obligatoire : « Depuis 4 ans, j’ai un coach sportif et c’est devenu une routine avec l’alimentation. La physique fait clairement partie intégrante de ma préparation ».
« J’ai, aujourd’hui, mes bases d’entraînement, la technique, le physique et le mental. Et je dois être accompagné par des personnes compétentes. Mon rythme, c’est tous les jours à l’entraînement, je vis golf », informe le joueur du golf de l’Île d’Or.
Clément Heurtin en est à sa troisième année en tant que professionnel et sa vie est faîte de sacrifices. Pour l’aider à financer son année, le golfeur de 24 ans est en constante recherche de sponsors. Le coût de sa saison est estimé entre 40 et 50 mille euros.