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Eric Pécout livre quatre anecdotes sur l’épopée du FC Nantes en C2, en 1979/80

Eric Pecout à l’entraînement avec le FC Nantes, en novembre 1979 ( Photo par Alain de Martignac, OneFootball / Icon Sport )

Dans le podcast « Les Géants » d’Europe 1, Eric Pécout revient sur le parcours du FC Nantes en C2 en 1979/80 en quatre anecdotes.

Reçu par Jacques Vendroux dans son podcast retraçant les grandes aventures qui ont marqué le football français, l’ancien numéro 9 du FC Nantes revient sur l’épopée européenne des Canaris, qui parviendront à se hisser en demi-finale de la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe de football. Avant, il explique comment il a su garder sa place de titulaire, en trois matchs seulement.

Une blessure heureuse

Contexte. Victor Trossero, attaquant, arrive au FC Nantes en 1978. Il joue au même poste qu’Eric. « Le coach [Jean Vincent à l’époque] le [Trossero] met titulaire pour le premier match. Là, j’avoue que je me pose des questions. L’histoire est belle pour moi : Victor commence la saison super : il s’adapte à l’équipe, huit matchs, huit buts. Puis, il se prend un tacle et se fait une entorse. Jean Vincent vient me voir et me donne ma chance. Je joue le premier match, je mets deux buts. Deuxième match, Trossero ne se remet pas et je remets deux buts. Arrive le troisième match, je remets deux buts. Six buts en trois matchs, j’ai plus quitté la place. » Victor Trossero jouera au total soixante-huit matchs au FC Nantes en deux saisons.

Mais deux joueurs complémentaires

Malgré la concurrence entre les deux joueurs, cela ne leur empêche pas, l’autre pour l’un et l’un pour l’autre, de s’offrir des passes décisives. L’anecdote se déroule en seizièmes de finale de C2, face à Cliftonville. « 20 septembre 1979, à Belfast, en plein conflit nord-irlandais. Les Nantais s’imposent un but à zéro. [au match aller] Au match retour à la Beaujoire, on se dit qu’il faut réagir, c’est une équipe amateure en face. On met sept buts, j’en mets trois et Trossero en met deux, je lui fais deux passes pour ses buts, il m’en fait deux pour mes buts. » Score final cumulé : huit zéro !

Un match hors du temps

Nous sommes en huitièmes de finale de C2, Le FC Nantes affronte le grand Steaua Bucarest. « On joue des extraterrestres. Les Roumains de l’époque, ils dominaient tout. Là-bas, on est sous les trombes d’eau. En un quart d’heure, on se fait démonter, les Roumains jouent comme nous : en une touche de balle. On est ridicule, ils nous mettent un zéro. Ils régulent le jeu par la suite, et nous, on revient dans le match par hasard. Ils déjouent, et on commence à se taper dessus. J’ai l’image d’Henri Michel qui y va à coups de poing. Les Roumains ont oublié de jouer, on allait les battre chez eux. Le ballon s’arrête dans une flaque d’eau, je me jette dessus les deux pieds en avant et je finis l’action. On finit le match, on prend la douche, on rentre dans le bus, et il y avait un arrêt de bus. On voit le capitaine d’équipe rentrer en bus chez lui avec sa femme. Le capitaine de la sélection (du Steaua Bucarest) ! On est dans une autre génération, on a tous halluciné… »

« tu m’emmerdes, continue, il reste dix minutes ! »

Les Canaris sont en déplacement en URSS, pour affronter le Dynamo Moscou. « Le premier match est à Tbilissi puisqu’à Moscou, il y a trop de neige. On commence le match, le stade est à moitié vide, il y a quelques militaires. Les hymnes commencent, les Géorgiens chantaient la Marseillaise puisqu’ils étaient antirusses. On voit onze garçons capables de faire cent mètres aller-retour vingt fois, trente fois… Et là, on se dit « qu’est-ce qu’on fait ? On a affaire à des avions ! » Ils étaient un peu dopés, on n’arrivait pas à les suivre. On se dit qu’on joue tous derrière et qu’on essaye de ne pas en prendre trop. On subit des occasions, on fait une contre-attaque, on marque. Si la logique est respectée, on en prend cinq, mais on marque un but en fin de match. C’est un mauvais souvenir car je me suis fracturé la cheville, et j’ai tenu le match car le médecin m’a fait une piqure. Je disais à Henri que je n’en pouvais plus, qu’il fallait que je sorte. Il me disait « tu m’emmerdes, continue, il reste dix minutes ! » Bibard déborde, centre et je mets le but avec une fracture de la cheville ! »

Toutes les bonnes choses ont une fin…

Dernier carré de la C2 ! « Demi-finale de C2 face à Valence. Match aller chez nous, on les mange, on mène 2-0. Une contre-attaque, Mario Kempes part du milieu de terrain. Il continue, fait une frappe croisée merdique (sic) et ça fait 2-1. [Au match retour] à Valence, c’est autre chose. On fait jeu égal les vingt premières minutes, puis un Espagnol frappe à trente mètres, un zéro pour eux. Deuxième frappe, il met une bombe et rebelote, frappe déviée, deux zéro, on est mort. Les gens disaient que Nantes n’est pas allé en finale par ce qu’ils n’avaient pas Kempes, ils avaient Pécout, alors que je venais de mettre sept buts. Pour moi, il y a eu une vraie cassure. On gagnait tout depuis 4-5-6 ans. »

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