Arrivé sur les bords de l’Erdre à la fin de l’ère Sergio Conceicao, actuel recordman de trophées avec Porto, Préjuce Nakoulma a très mal vécu l’arrivée de Claudio Ranieri.
« Je ne veux pas rentrer en détails sur les histoires que j’ai eu avec Monsieur Ranieri. L’essentiel pour moi a été surtout d’expliquer à mes proches ce qu’il s’était réellement passé. La carrière d’un footballeur ne tient qu’à un fil. Il faut arriver au bon moment avec les bonnes personnes. Vous arrivez avec un bon coach, l’équipe cartonne et vous êtes dans la lumière. Mais quand vous arrivez avec un coach qui, déjà, ne vous a pas fait venir et ne comprend pas votre manière de jouer ? C’est très différent. »
Préjuce Nakoulma a fait ses débuts en Ligue 1 lors de la saison 2016-2017 et a marqué ses deux premiers buts face à Montpellier le 11 mars (victoire à l’extérieur 2-3). Il a enchainé avec un doublé à Angers et a terminé la saison à 6 buts avec les Canaris.
« Ma première saison était vraiment bonne car le coach Conceicao me voulait. Il m’est arrivé de faire deux trois jours sans m’entrainer et le coach me mettait titulaire. Il me faisait confiance car le weekend j’étais performant. Par la suite, j’ai eu un couac réel avec le coach Ranieri car il voulait s’imposer d’une autre manière. N’arrivant pas à s’imposer par la qualité de son travail, il déstabilisait le plus fort pour montrer qu’il était le patron. »
À l’été, Préjuce Nakoulma joue deux semaines de plus avec l’équipe nationale du Burkina Faso et demande donc au coach de reprendre un peu plus tard. C’est l’élément déclencheur du couac Nakoulma-Ranieri.
« À la suite de ces rencontres, selon les règles de la FIFA, j’avais encore le droit à trois semaines pour me reposer. Pourtant, j’ai reçu un mail du coach qui demandait à ce que je rentre. Mon agent lui a répondu par mail que pendant trois ans je n’avais pas réellement eu trois semaines de repos. J’étais conscient que je n’aurais pas été moi-même sur le terrain après une préparation physique et avec l’âge j’aurais surement eu des pépins physiques. J’ai donc demandé à avoir tout de même ces trois semaines et finalement le club a accepté. »
À son retour, l’ambiance avec Claudio Ranieri semblait pesante pour le joueur. Il raconte une scène qui ne lui a pas plu.
« En rentrant j’ai compris que le coach n’avait pas apprécié que je « gratte » ces jours. J’aime pas trop parler de ce qu’il s’est passé lors de la préparation mais bon. Vous le savez, pendant les tests physiques vous courrez et vous vous déshabillez. Devant le groupe, Claudio Ranieri m’a dit « Préjuce vraiment tu as quel âge ? ». Je me suis dis, mais il veut quoi ce coach. »
Ne comprenant pas les choix du coach, Préjuce Nakoulma explique avoir été en difficultés avec le coach pendant toute sa période au FC Nantes.
« La phase préparatoire du coup n’a pas bien été faite de mon côté, j’ai loupé trois matches amicaux. La deuxième semaine de préparation, j’ai un claquage et je suis out. C’est à dire que sur dix matches, je n’en ai joué que deux. Sur le premier match, il n’avait pas le choix et il m’a mis comme titulaire. Nous avons perdu à Lille et le prochain était contre l’OM. Je suis le seul qu’il a fait sortir du 11. »
Par la suite, tout s’enchaine. Il participe aux rencontres entre la 6e et la 14e journée avant d’être ralenti par des problèmes musculaires et une grippe. En conflits avec Claudio Ranieri, il refuse notamment de s’échauffer lorsqu’il apprend qu’il ne sera pas titulaire face à l’OGC Nice le 18 février 2018 (1-1, 26e journée). Buteur pour sa première titularisation de l’année 2018 (face à Dijon), il connait trois autres titularisations avant d’être victime d’une entorse lors de la réception de Montpellier. Après des mois compliqués, la résiliation de son contrat est finalement actée le 10 août 2018.
Retrouvez l’interview complète sur le thread twitter d’Albam Gnamesso.