Il paraît loin ce temps où le FC Nantes affrontait la Juventus en Europa League, ce temps où les Canaris se rendaient au Stade de France pour la seconde fois consécutive, ce temps où Ludovic Blas menait l’attaque Jaune-et-Vert, bien guidé par un Andrei Girotto impérial derrière.
Dans n’importe quel club, ces évènements reviendraient en mémoire comme s’ils avaient tout juste eu lieu la veille, mais à Nantes, rien n’est semblable au reste du football français. À Nantes, depuis un an, 3 entraîneurs ont été licenciés, 4 joueurs recrutés l’été dernier sont déjà repartis, et la Beaujoire n’est entièrement ouverte qu’un match sur deux.
Avec tant d’éléments absurdes à ingurgiter, forcément, le temps passe vite, et les exploits d’hier paraissent avoir eu lieu il y a une éternité. Espérons alors, qu’au moins, ce temps ait aidé à réparer les blessures entre deux hommes forts du FC Nantes.
Tensions dans la villa jaune et verte
« S’il est encore ici la saison prochaine, vous ne me verrez plus. » Tels étaient les mots de Waldemar Kita la saison dernière selon RMC, évoquant alors le coach nantais en date : Antoine Kombouaré. Ambiance.
En effet, comme avec Vahid Halilhodžić, Michel Der Zakarian, Miguel Cardoso, Claudio Ranieri, Pierre Aristouy ou encore René Girard, les relations entretenues entre le président Kita et son coach était particulièrement électriques. Et contrairement aux précédents cités qui ont souvent attendu leur départ du club pour évoquer ces tensions, Antoine Kombouaré n’avait pas attendu.
Il avait notamment déclaré, juste après la victoire des Nantais en Coupe de France contre Nice en 2022 (1-0) : « C’est aussi la victoire des supporters, ce sont des gens qui ont énormément souffert. C’est vrai que sous la présidence de Kita ça n’a pas été facile pour eux. »
Le contact était donc entièrement rompu entre les deux hommes, l’entraîneur n’autorisant pas son président a rentrer dans le vestiaire les jours de match, un affront pour celui qui aime posséder le monopole des pouvoirs dans les coulisses de la Beaujoire.
Les tensions étaient telles qu’elles ont donc pour la première fois semblé faire perdre pied à Waldemar Kita, envisageant son départ du club. Finalement, ses peurs avaient vite été dissipées avec le licenciement de son rival au mois de mai 2023.
L’heure de la concorde
Mais voilà, nous sommes désormais un an plus tard, et il est l’heure de l’épisode 2. Contraint par les circonstances, c’est Waldemar Kita lui-même qui a du rappeler le Kanak à la rescousse. Cela signifie-t-il une réconciliation pour autant ? Probablement pas.
Antoine Kombouaré a en effet raconté ce samedi après-midi en conférence de presse le contenu de ses échanges avec le président franco-polonais lors de son retour au club :
« On a tous les deux un fort caractère, on ne s’entend pas mais on met ça de côté pour sauver le FCN. »
Au moins, on ne pourra pas reprocher aux deux hommes de vouloir faire semblant, et d’ainsi accrocher aux paroles de Diderot «Lorsque les haines ont éclaté, toutes les réconciliations sont fausses. » Reste désormais à observer si cette défiance réciproque reste à l’état de guerre froide, ou si cette discorde n’est pas finalement destinée à achever définitivement la destinée 2023-2024 du FC Nantes de la pire des manières.