Dix mois après avoir été écarté de son poste d’entraîneur du FC Nantes, Antoine Kombouaré a accordé un entretien à L’Équipe. L’occasion d’évoquer les différentes étapes de sa remarquable histoire à la tête des Canaris.
« C’est peut-être l’alignement des planètes »
Sauver son premier club.
Notamment passé par Paris, Lens ou Toulouse au cours de sa carrière d’entraîneur, le natif de Nouméa avait déjà connu beaucoup de beaux effectifs et vécu des moments forts. C’est pourtant à Nantes que son experience aura été la meilleure, confie-t-il durant son interview.
Revenu en héros dans son club formateur, le Kanak garde un précieux souvenir de son passage sur le banc du FCN : « C’est aussi parce que des matches m’ont rendu fou. C’est peut-être l’alignement des planètes, moi revenant à Nantes pour sauver mon club, avec un effectif où il y avait un Randal qui explose, Ludo au top, Moses Simon. J’ai vécu, en termes de qualité de travail, d’échanges avec les joueurs, une symbiose comme tu en as rarement ».
S’il avait été habitué à de belles ambiances au Parc des Princes ou encore à Bollaert, Antoine Kombouaré a véritablement redécouvert la Beaujoire à son arrivée à la tête du FC Nantes. « Et le public ! Je me sentais poussé par son énergie, s’émerveille l’ancien coach des Jaune-et-Vert. On sentait qu’on pouvait réussir de grandes choses parce que le public nous portait. Quand le car nous déposait au pied du stade, à chaque fois c’était quelque chose qui nous sublimait. Je dois remercier le public, qui a toujours été bienveillant avec moi », souligne-t-il.
Un admirable parcours de vie.
Celui qui a récemment rejoint les rangs d’Amazon Prime Video en tant que consultant n’en a pourtant pas fini avec le ballon rond. À 60 ans, il porte désormais un regard plein de fierté sur sa glorieuse histoire dans l’élite du football français : « Déjà, jamais je n’aurais imaginé entraîner le PSG (2009-2011). Et Nantes c’est encore plus fort parce que j’avais 19 ans quand j’y suis arrivé de Nouvelle-Calédonie. J’ai encore l’image de Coco Suaudeau dans le bureau avec Raynald (Denoueix) quand je débarque sans un franc dans la poche. Alors oui, je suis content de moi. Je ne dis pas que ma carrière s’arrête là, mais plutôt : putain j’ai fait ce parcours ! C’est la première fois que j’en ai pris conscience ».
S’il avait déclaré que son expérience à Nantes serait la dernière de sa carrière d’entraîneur, le Kanak revient sur ses propos. Amusé, il déclare :
« On en dit des bêtises (rires)… j’ai dit ça dans le sens où j’ai bouclé la boucle ! »
Reconnaissant envers Kita.
Aussi curieux que cela puisse paraître, Antoine Kombouaré adresse un beau message à son ancien président, Waldemar Kita. Visiblement loin d’être rancunier, le Kanak se souvient surtout du fort intérêt porté par le dirigeant du FC Nantes et de la belle histoire que cela a engendré par la suite : « Cela va paraître bizarre, mais je remercie tous les jours Waldemar Kita. Parce que le mec, tu lui dis non une fois, non une deuxième fois, il aurait pu dire : “Lui, il dégage !” Mais non, je ne sais pas ce qui leur a pris, ils sont revenus quand même. Alors je leur dis merci parce qu’ils m’ont donné la possibilité de vivre mes plus belles émotions sportives, en plus avec Nantes ».
« En venant, je savais à quoi m’attendre, mais je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué. C’est pour ça que je me suis braqué », ajoute tout de même l’expérimenté entraîneur, au sujet de sa relation avec Waldemar Kita.
Une légende du club.
Ancien joueur du club Jaune-et-Vert, avec qui il avait signé son premier contrat professionnel, coach Kombouaré était ensuite revenu en sauveur à Nantes. L’entraîneur kanak avait notamment sauvé le FC Nantes de la relégation en Ligue 2 à la fin de la saison 2020-2021, avant de remporter la Coupe de France 2022 et de les porter jusqu’en finale la saison suivante.
Remercié en mai 2023 en raison de la mauvaise dynamique de son équipe, il avait été remplacé par Pierre Aristouy. En un peu plus de deux ans sur le banc du FC Nantes (108 matchs), Antoine Kombouaré avait pourtant enregistré un bilan plutôt correct sur le plan comptable : 42 victoires, 27 nuls et 39 défaites.