En Interview pour le podcast de Formation Football Club, Raynald Denoueix évoque la finale de la Coupe de France, et continue d’étaler sa vision de la formation.
Réel spécialiste de la formation et du beau jeu (à ne pas confondre avec le bon jeu, c’est Raynald Denoueix lui-même qui l’affirme), l’ancien coach des Jaune-et-Vert s’est remémoré le récent titre des Canaris, ce qu’il classe comme son défaut en tant qu’entraîneur, la mondialisation du football et explique la célèbre phrase dont il est à l’origine, mal comprise par beaucoup.
« Le succès, ce n’est pas l’objectif, c’est la conséquence. » La fameuse phrase de l’ancien grand coach des Canaris, qui, comme il l’a lui-même indiqué, est souvent comprise dans son sens contraire. « Il faut bien jouer pour avoir des résultats; J’en ai entendu dire qu’à Nantes le résultat n’importait pas si on joue bien. Excusez-moi, mais c’est totalement con ! (sic). On est dans de la compétition, dans le spectacle. Un spectacle, c’est répété plusieurs fois, au cinéma, ils vont pouvoir faire la scène 50x. Au théâtre, cela ne va pas beaucoup changer. Au football, vous allez voir dix matchs entre deux équipes, cela sera très certainement dix matchs différents. »
« Le football a suivi l’évolution de la vie, du monde, avec ses bons et ses mauvais côtés ».
L’ancien footballeur, aujourd’hui âgé de 74 ans, évoque la mondialisation du football, notamment grâce à plusieurs outils qui n’étaient pas à la disposition des joueurs il y a plusieurs décennies. « Je pense qu’aujourd’hui, le football se ressemble et que les joueurs ont leurs repères un peu partout. Débarquer en Angleterre il y a trente ou quarante ans, ça devait être quelque chose. Un gamin qui a sept ou huit ans regardait les matchs qui passaient à la télé, aujourd’hui, en appuyant sur un bouton, on voit des matchs partout. On parle de mondialisation, le football a suivi l’évolution de la vie, du monde, avec ses bons et ses mauvais côtés. Les entraîneurs aussi viennent de partout, toutes les cultures se mélangent. Il y a un métissage dans le football comme dans la vie. »
« Il ne me disait jamais « il faut faire comme ci, comme ça », mais il posait des questions : « que ferais-tu à ma place ? » »
Raynald Denoueix est revenu sur la relation et les débats qu’il avait avec Jean-Claude Suaudeau, ce qu’il lui a permis de s’enrichir et de se nourrir de ces discussions. « J’avais un autre défaut, j’y croyais tout le temps. Il y avait quelqu’un avec moi, c’était Coco [Suaudeau]. On discutait tous les jours, il y avait réunion permanente. Il ne me disait jamais « il faut faire comme ci, comme ça », mais il posait des questions : « que ferais-tu à ma place ? » C’est enrichissant au possible ça. Donc moi, j’y croyais jusqu’au bout, et lui, parfois au bout de 30 secondes, il disait « lui, il faut le vider, il ne faut pas le garder ! » On avait raison tous les deux, on avait tort tous les deux. Je m’accrochais toujours comme j’avais vu des qualités. Mais il y a un moment où la réalité nous rattrape. »
« Ca me fait un plaisir immense »
Enfin, l’équipe de Formation Football Club a interrogé son interlocuteur quant au récent titre remporté par les Canaris, en l’occurrence la Coupe de France, sur le fait d’avoir vu des jeunes formés au club remporter un trophée. « Je suis heureux. Ca me fait un plaisir immense, en plus, c’est Antoine [Kombouaré] , un ex du club, qui est à la tête. On a vu des progrès collectifs en une année, il est capable de faire bien jouer une équipe en un an. Bien jouer, c’est marquer des buts et ne pas en prendre. C’est différent du beau jeu, c’est très subjectif. C’est chouette que Nantes puisse gagner avec des joueurs formés au club. C’est valorisant, mais c’est notre boulot [d’entraîneur].
Vous pouvez retrouver le podcast de Formation Football Club ci-dessous. Merci beaucoup au FFC de nous avoir autorisé à retranscrire et à partager leur podcast et leur contenu.