Au micro de Journal Nantes Sport, Alenjandro Bedoya a répondu à de nombreuses questions durant 45 minutes sur des sujets footballistiques variés. Dans ce premier épisode d’une série de deux articles couvrant cet interview, le milieu américain détaille sa vie à Philadelphie, où il a posé ses valises depuis 2016.
« Comme on dit en france, je suis un « facilitateur » »
Au sujet de son arrivée à Philadelphie en août 2016 et son intégration dans l’équipe :
« Quand je suis arrivé, le club avait beaucoup d’ambition. C’était un club moyen et ils voulaient changer ça. Ils ont changé tout le club depuis, dont la culture dans les vestiaires. Ma personnalité m’a permis de me rapprocher de beaucoup de gens. Savoir parler 5 langues m’a aidé ausi. Comme on dit en France, je suis un « facilitateur. »
À propos de son rôle de capitaine :
« Je pense qu’il est important d’avoir un impact sur la communauté du club. Je l’ai fait en créant des liens avec les Nantais, je fais la même chose avec les gens de Philadelphie. »
« Mettre ma statue juste devant les vestiaires ira très bien »
Concernant son entraîneur Jim Curtin qui déclarait vouloir une statue d’Alenjandro Bedoya à Philadelphie :
« S’il devait y en avoir une, la mettre juste devant les vestiaires ira très bien. Je ne mérite pas d’être à côté de Rocky. »
My roomie @GeoffCameron got me channeling my inner Rocky while in Philly! 👊😂 #Rocky #usmnt #usa pic.twitter.com/udJdBMGN2q
— Alejandro Bedoya (@AleBedoya17) June 9, 2016
Pour ce qui concerne les objectifs de son club de Philadelphie cette saison (actuels 3èmes de la COnférence Est derrière New England et Cincinnati) :
« L’objectif est toujours de gagner la MLS. On a montré ces dernières saisons que nous sommes une top équipe. Sur les 5 dernières saisons, nous sommes l’équipe américaine avec le plus grand total de points. »
« On sera l’un des favoris, on est allé en finale contre Los Angeles FC l’année dernière, dans un match fou mais dur à regarder car j’étais là blessé sur le banc. »
Pour ce qui est de son objectif personnel avec Philadelphie :
« J’ai prolongé avec le club pour remporter la MLS. C’est le trophée que je veux gagner. Nous voulons, nous aimerions et nous devons la remporter. »
« Je suis un grand fan de barcelone »
Relativement à l’arrivée de Lionel Messi en MLS, du côté de l’Inter Miami :
« C’est bien qu’il soit venu. J’adore regarder ses matches, je suis un grand fan de Barcelone. Beckham a fait de la MLS un championnat respectable, Messi peut en faire un des meilleurs au monde. »
Quant à la possibilité de jouer avec Lionel Messi en rejoignant l’Inter Miami, ville à côté de laquelle il a grandit :
« C’est tentant, qui ne voudrait pas jouer avec Messi, surtout dans cette ville où j’ai grandit, avec mes amis et ma famille. Mais pour être honnête toute ma vie est ici pour l’instant, mes parents sont entrain de me rejoindre. Jouer pour Miami, ce n’est pas quelque chose à laquelle j’ai pensé. »
Sur la question de l’évolution de la MLS ces dernières années :
« Le championnat s’est beaucoup amélioré, dans la façon de jouer, mais aussi dans les infrastructures. On a des nouveaux stades, des nouvelles équipes comme Cincinnati, Nashville, LAFC, Columbus. »
New kits for ‘23. Let’s get it started.
Let’s goooooo @PhilaUnion. 😤 pic.twitter.com/80V5cKcoSM— Alejandro Bedoya (@AleBedoya17) February 16, 2023
À propos de la fin prochaine de son contrat (au mois de décembre 2023) ainsi que de sa fin de carrière :
« Oui c’est ma dernière année. »
« Je ne sais pas quand j’arrêterai. Je me suis toujours promis que je jouerai au moins jusqu’à 38 ans, ça me laisse deux ans. Je joue toujours beaucoup même si je reviens de blessure. Je suis le joueur de l’équipe qui crée le plus d’occasions, celui qui parcoure le plus de kilomètres. »
« Je ne veux pas vivre dans une société qui oublie au bout de deux jours »
Concernant son engagement public contre les armes à feu :
« Quand j’étais en Europe on me disait « Vous les américains vous êtes fous avec vos armes. » Je n’ai jamais su quelle réponse donner. Mais quand nous sommes arrivés aux États-Unis, le choc culturel nous a fait prendre la parole. Il y a aussi eu une fusillade à côté de chez nous qui m’a bouleversé. J’ai un coéquipier qui a perdu un de ses amis dans cette fusillade. Je ne veux pas vivre dans cette société qui oublie au bout de deux jours. Je ne vois pas cela comme une liberté. »
En évoquant sa nouvelle passion pour le padel :
« C’est une activité qui me permet de rencontrer d’autres personnes. C’est un sport que j’aime beaucoup, auquel je joue pendant l’intersaison. J’espère que ça va se développer aux États-Unis autant qu’en Europe. »
En ce qui concerne sa vie d’homme d’affaires, lui qui est diplômé à la Carroll School of Management au Boston College :
« En tant qu’homme d’affaire, j’aime diversifier mes activités et mon porte-feuille. C’est très important quand tu es footballeur car tu as une carrière courte. J’ai 36 ans mais tout le monde n’a pas une carrière aussi longue. Peut-être que ma future carrière sera aussi dans le football, mais peut-être dans le padel, les arts ou dans mes autres business. »
« C’est le moment où le soccer va devenir le football »
En parlant de la Coupe du Monde 2026 et d’un éventuel rôle d’ambassadeur :
« Ça va être une Coupe du Monde incroyable, les américains aiment faire le show donc ça va vraiment être spécial. C’est le moment où le soccer va devenir le football. »
« Je ne me vois pas forcément dans un rôle d’ambassadeur. Je jouerai peut-être encore à ce moment-là. Je suis déjà impliqué dans le comité d’organisation du Mondial à Philadelphie. J’ai vraiment hâte que la Coupe du Monde arrive dans cette ville de Philadelphie. Je dis aux gens que c’est comme 10 Super bowls d’un seul coup. »
À l’égard de sa pratique du français, 7 ans après avoir quitté la France :
« J’ai pas mal oublié. Quand je suis arrivé aux États-Unis, je faisais encore des interviews en français, mais ça ne m’arrive plus trop. »
Continue-t-il à suivre le FC Nantes depuis les États-Unis ?
« J’ai du mal à regarder les matches du club ici car c’est dur de les trouver à la télé, mais j’en regarde souvent quand même. J’ai vu les matches d’Europa League, celui contre la Juventus, les deux finales de Coupe de France aussi. »