Ce dimanche 15 septembre après-midi était dédié à l’optimisme pour le peuple nantais. Après un début de saison largement satisfaisant, avec 2 victoires et un match nul au compteur, contre des probables concurrents au maintien, le FC Nantes accueillait un nouveau rival à sa hauteur : le Stade de Reims.
Dans une Beaujoire qui avait regagné sa confiance, suite à la première victoire à domicile des Canaris (contre Auxerre, 2-0) depuis le début de l’année 2024, et avec une équipe plutôt séduisante sur le plan offensif avec un quatuor Simon-Lepenant-Kadewere-Abline, tous les signaux semblaient donc au vert pour vivre un bon moment.
Reste que, 90 minutes plus tard, c’est le Stade de Reims qui a fini par s’imposer, dans les ultimes secondes de la rencontre. Un sentiment amère de la défaite, que n’avaient plus connu les Canaris en compétition officielle depuis le 19 mai dernier, accentuée par une sensation, pour certains Jaune-et-Vert, de s’être fait « volés » par l’arbitre de la rencontre, M.Willy Delajod, y compris Antoine Kombouaré.
Kombouaré (FC Nantes) – « Ce que je déplore, c’est que l’arbitre central se déresponsabilise » #FCNantes https://t.co/jRXgR8Y81y
— Tribune Nantaise (@TribuneNantaise) September 16, 2024
Revenons donc dans cette première analyse de la saison sur les deux situations de potentiels penaltys, non accordés par l’arbitre de la rencontre.
Remarques liminaires : cette analyse est effectuée par un arbitre officiel amateur ne prétendant pas détenir la vérité absolue. Elle se base essentiellement sur les textes des Lois du Jeu, les déclarations publiques d’Antony Gautier (directeur de l’arbitrage), les consignes européennes de l’UEFA, ainsi que sur la jurisprudence créée par des situations antérieures. Reste que chacune des décisions arbitrales prises le sont dans le contexte d’un match en particulier, et ne doivent pas systématiquement être comparées.
Première période : Le ballon touche la main de Agbadou dans la surface
- 45ème minute, alors que les Nantais ont ouvert le score par le biais de Douglas Augusto, ces derniers viennent de se faire rejoindre suite à l’égalisation de Marshall Munetsi. À quelques instants de la mi-temps, Kelvin Amian effectue un centre, repris de la tête par Tino Kadewere, qui envoie le ballon directement sur la main de Emmanuel Agbadou. Après des explciations avec les capitaines, M.Delajod signale un corner.
- Première des choses, nous ne contesterons évidemment pas le fait que le ballon rentre en contact avec la main de Agbadou, et M.Delajod non plus d’ailleurs. La question est de savoir si celle-ci est sanctionnable.
La première possibilité pour sanctionner cette main serait de considérer celle-ci comme délibérée. Au vu de l’action, la proximité de la tête de Kadewere et de la volonté de reprendre le ballon de la tête par Agbadou, cette hypothèse doit être écartée, faute de certitude.
Reste que, il existe une autre possibilité : l’augmentation artificielle, et non naturelle, de la surface du corps.
Prenons d’abord ce visuel, d’une grande aide pour tout arbitre qui doit décider en un instant de sanctionner une main :
Toute main dans la zone verte ne doit pas être sanctionnée ; Toute main dans la zone rouge doit être sanctionnée ; Toute main dans la zone orange est laissée à l’appréciation de l’arbitre.
Dans notre cas d’espèce, Agbadou touche le ballon de la main alors que celle-ci se trouve à la limite entre l’orange et le rouge, la question se pose alors : la position de son bras est-elle une conséquence du mouvement de son corps ?
Agbadou est en extension, et ne peut pas avoir les bras le long du corps, reste que son bras effectue ici un angle droit au niveau du coude, et étend artificiellement la surface de son corps. Cette main aurait dû être sanctionnée.
Décision erronée ❌
- Première des choses, nous ne contesterons évidemment pas le fait que le ballon rentre en contact avec la main de Agbadou, et M.Delajod non plus d’ailleurs. La question est de savoir si celle-ci est sanctionnable.
Seconde période : Tino Kadewere chute dans la surface de réparation
- 56ème minute, le score est toujours de un but partout. Tino Kadewere est lancé à l’entrée de la surface rémoise, et tente un grand pont audacieux sur le même Emmanuel Agbadou. Les deux joueurs jouent des bras, et tandis que l’Ivoirien récupère le ballon, le Zimbabwéen s’écroule au sol. En moins de deux secondes, Willy Delajod prend sa décision : pas de penalty, ça joue.
- Notons une première chose : contrairement à d’autres situations où l’arbitre prend une non-décision, en ne signalant ostensiblement aucune décision, M.Delajod a ici le mérite de signaler de manière très clair son point de vue pour montrer sa certitude.
Mais avait-il raison d’être sûr de lui ?
Kadewere tente un geste technique très ambitieux, il vient ensuite précéder son vis-à-vis en faisant pression avec son bras sur la poitrine du défenseur. Ce dernier fait de même. Les deux sont donc au même niveau de duel, se lançant dans un combat physique, et forcément, à ce jeu là, les 10 kilos de différence entre les deux joueurs font la différence.
De plus, au ralenti, Tino Kadewere semble avant tout chercher à obtenir une faute, plutôt que d’aller au but, cherchant le contact au pied, et en s’écroulant dès que la pression commence à s’élever, ce qui n’encourage pas vraiment à siffler ce penalty en sa faveur.
En l’état, il n’y avait pas matière à siffler penalty pour Nantes. Décision correcte ✅
- Notons une première chose : contrairement à d’autres situations où l’arbitre prend une non-décision, en ne signalant ostensiblement aucune décision, M.Delajod a ici le mérite de signaler de manière très clair son point de vue pour montrer sa certitude.