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Alexandre Lacazette aurait-il dû être expulsé ? L’analyse arbitrale de FC Nantes – OL

Défaits face à l'OL, les Nantais se plaignent depuis ce dimanche de deux fautes de Lacazette, qui auraient pu transformer le match. Analyse arbitrale de FC Nantes - OL d'un arbitre officiel amateur.

Ce dimanche 7 avril, c’était un soir où le destin de la saison nantaise pouvait basculer d’un côté comme de l’autre. Sur une face de la pièce, les Canaris pouvaient distancer le premier reléguable direct (Metz) de 8 points et se rassurer grandement dans ce sprint final. Sur l’autre côté, une défaite verrait les barragistes lorientais se rapprocher à 2 points des Jaune-et-Vert. Au grand dam des troupes d’Antoine Kombouaré, le premier des scénarios semblait se dessiner, avant de basculer en faveur du second.

Devants à la pause, les Nantais ont encaissés 3 buts dans le dernier acte, et ont été forcés à s’incliner face à de réalistes lyonnais. Reste que, le destin de cette partie aurait pu être chamboulée par des inattentions du capitaine des Gones, Alexandre Lacazette. Seulement sanctionné d’un carton jaune par Jérôme Brisard (seul arbitre de Ligue 1 issu du 44), il aurait dû selon Antoine Kombouaré être exclu de la rencontre.

Auteur d’un coup de coude sur Nathan Zézé, d’une légère semelle dans la surface sur Matthis Abline, le buteur français aurait pu rentrer plus tôt que prévu au vestiaire. Même chose pour Ernest Nuamuah, responsable d’un tacle engagé sur Nicolas Cozza. Nous analyserons ici ces 3 situations, ainsi que le carton jaune récolté par Eray Cömert en début de rencontre.

Remarques liminaires : cette analyse est effectuée par un arbitre officiel amateur ne prétendant pas détenir la vérité absolue. Elle se base essentiellement sur les textes des Lois du Jeu, les déclarations publiques d’Antony Gautier (directeur de l’arbitrage) ainsi que sur la jurisprudence créée par des situations antérieures. Reste que chacune des décisions arbitrales prises le sont dans le contexte d’un match en particulier, et ne doivent pas systématiquement être comparées.

Première période : Eray Cömert averti, puis sorti

  • 18ème minute (tous les extraits analysés sont disponibles sur Prime Vidéo), avec une certaine surprise, les Nantais mènent au score, c’est alors que Nemanja Matic transmet un ballon aérien en profondeur pour Corentin Tolisso. Voyant celui-ci le dépasser, Eray Cömert le ceinture et le fait chuter. Il est sanctionné d’un carton jaune.
    • Le milieu champion du monde 2018 a réussi à devancer le défenseur suisse, et semble en mesure d’aller disputer le ballon. Il est bel et bien empêché de progresser, c’est indiscutable. Mais alors, pourquoi carton jaune ?
      Sûrement pas pour la gravité de la faute, en effet, ici l’infraction ne présente aucun caractère dangereux.
      Dans ce cas, Eray Cömert se rend coupable d’avoir interrompu une occasion prometteuse, alors que le placement des autres nantais ne paraissait pas permettre une autre intervention défensive optimale, c’est un comportement anti sportif. Bonne décision ✅

Seconde période : Alexandre Lacazette manque de maîtrise, puis marque

  • 52ème minute, les Gones ne réussissent pas à recoller au score, au moment où Nemanja Matic fait une passe lobée en direction de la moitié de terrain adverse. Le ballon se dirige vers le jeune Nathan Zézé (qui a remplacé Eray Cömert, blessé), mais au moment de le réceptionner, Alexandre Lacazette joue le duel aérien, en décollant son bras gauche. Son coude vient heurter l’arcade sourcilière du défenseur nantais qui se met à saigner abondamment. Après réflexion, M.Brisard le sanctionne d’un carton jaune.
    • Tout d’abord, une chose est sûre : l’image est impressionnante. Reste que, ce ne peut être un critère pour prendre une décision, comme ne peuvent l’être les compensations ou les états d’âme. C’est un fait connu et indiscutable, cette zone du visage saigne sans trop de difficulté en cas de choc, et ici, il y a un choc indiscutable.
      La question se pose de savoir si le geste d’Alexandre Lacazette constitue une attitude « inconsidérée » ou « violente« . La première implique que le fautif se comporte sans tenir compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte pour son adversaire, il doit être averti. La seconde concerne un joueur faisant un usage excessif de la force au risque de mettre en danger l’intégrité physique de son adversaire, il doit être exclu.
      Reste que, avec ces définitions et au vu des images, pas facile de se faire un avis définitif.
      Alors, comment ça se passe dans la tête d’un arbitre lors d’un tel duel aérien impliquant un coup de bras/coude ?
      Chaque arbitre doit se poser cette question en direct : le fautif utilise-t-il son bras comme d’un outil ou comme d’une arme ? Encore une fois, pour savoir si la faute mérite un jaune ou un rouge.
      Ici, sur les 15 secondes précédant la faute, Alexandre Lacazette ne quitte pas le ballon des yeux, il est concentré sur la conquête de celui-ci. De plus, il ne semble pas plier volontairement son bras pour rendre son coude saillant, au moment du contact, le bras du « général » n’est que légèrement plié.
      En bref, ici, le bras du capitaine lyonnais lui sert avant tout d’outil dans sa conquête du ballon, c’est un carton jaune qui doit être adresséBonne décision ✅
  • 59ème minute, après un long temps d’interruption pour soigner Nathan Zézé, le jeu reprend. Florent Mollet est sur le côté droit de la surface lyonnaise, il centre, avant de voir sa passe repoussée par Alexandre Lacazette. Le ballon revient immédiatement dans les pieds de Matthis Abline qui tire au niveau de la surface de but. Son tir est contré, puis arrêté par Anthony Lopes. Reste que, dans la foulée de son geste, l’attaquant nantais est victime d’une semelle d’Alexandre Lacazette. Jérôme Brisard ne bronche pas.

    • À nouveau, le contact est indiscutable. La semelle d’Alexandre Lacazette vient toucher la pointe du pied de Matthis Abline. Mais référons nous maintenant à la vidéo ci-dessus, nous y entendons Hugh Dallas, directeur adjoint de l’arbitrage de l’UEFA, recadrer des arbitres du championnat turc. La vidéo permet de mettre en lumière une consigne commune aux arbitres du continent : « don’t give cheap penalty ». Pour être plus clair, un penalty sifflé doit suivre une faute claire, nette et pour laquelle le fait de ne pas le siffler serait préjudiciable au football.
      Or, ici, l’arbitre ainsi que la VAR, ont considéré qu’une semelle sans intensité portée sur la pointe du pied d’un attaquant qui a déjà effectué sa frappe et qui n’est plus en capacité de disputer le ballon, ne constituait pas une faute qui bénéficierait au football et à sa justice. C’est un contact négligeable. Bonne décision ✅
  • 71ème minute, les Canaris mènent toujours, mais les Lyonnais poussent de plus en plus. Peu importe, Nicolas Cozza récupère le ballon sur le côté gauche du terrain, et part en sprint en poussant le ballon loin devant lui. Arrivant de côté, Ernest Nuamah tente alors un tacle non maîtrisé, qui vient directement faucher le latéral nantais. Lui aussi est sanctionné d’un carton jaune.
    • On rentre ici exactement dans la définition d’une faute inconsidérée. Le joueur agit ici sans tenir compte du caractère dangereux de son geste pour son adversaire. Il tacle avec vitesse et intensité, mais deux caractères empêchent, selon M.Brisard et le rédacteur de cette analyse, le lyonnais d’être exclu.
      D’abord, l’attaquant ghanéen est concentré sur le ballon et ne vient pas pour jouer l’homme, de plus, le contact est furtif et a finalement lieu entre sa cuisse et le bas de la chevile de Cozza, n’entraînant aucune conséquence sur son intégrité physique.
      Ces deux caractères cumulés justifient la non-exclusion d’Ernest Nuamah. Bonne décision ✅

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