Ce vendredi 9 février, Jocelyn Gourvennec était face aux médias pour la traditionnelle conférence de presse d’avant-match (déplacement à Toulouse, ce dimanche à 15h). Au-delà de la présentation de Nicolas Cozza et de la préparation de la rencontre face au TFC, le technicien nantais a longuement évoqué les jeunes espoirs du club.
Montrer la voie à leurs aînés.
Véritable symbole de l’identité du club, le centre de formation du FC Nantes est l’un des plus réputés du championnat. Si les U19 sont double champions de France en titre, ils ont également marqué l’histoire du FCN en se qualifiant pour les huitièmes de finale de la Youth League pour la première fois de l’histoire du club. Un exploit que n’a pas manqué de souligner Jocelyn Gourvennec.
« Pour le club, c’est une belle vitrine ! Malheureusement, ils ne recevront pas à la Beaujoire au prochain tour. On y était tous, le groupe et le staff. On a aimé ce match, c’était particulier : tu mènes 3-0, mais ce n’est jamais fini. Les joueurs n’ont pas plongé et sont parvenus à aller chercher la qualification. Ça doit être inspirant pour nous. Il y avait de la fraîcheur, le public a bien répondu. C’est agréable de revoir la victoire à La Beaujoire. »
Impressionnants au retour des vestiaires, les jeunes Nantais avaient en effet subi un retour improbable du Séville FC en fin de seconde période : alors qu’ils gagnaient 3-0, les joueurs de Stéphane Moreau ont ensuite encaissé trois buts en neuf minutes. Grâce à trois tirs au but transformés et un très bon Tom Mabon, les Canaris s’étaient finalement qualifiés pour les huitièmes de finale (3-2 t.a.b), devant plus de 13 000 supporters (un record national, septième plus grosse affluence de l’histoire de la compétition).
Rayonner au niveau professionnel.
Héroïques sur le plan continental, les jeunes Nantais sont évidemment surveillés de près par Jocelyn Gourvennec, qui a fait de l’intégration des jeunes l’une de ses priorités : entre les titularisations de Zézé, et les débuts de Boutsingkham et Mahamoud, le coach des Canaris laisse entendre que chacun peut gagner sa place avec les pros.
« On connaît ces jeunes, certains sont tout le temps avec nous et rentrent parfois. Nathan (Zézé) aurait pu jouer aussi en Youth League, mais à partir du moment où il joue davantage avec l’effectif professionnel, on voulait qu’il travaille avec nous pour préparer le match de Toulouse. C’est sûr qu’il y a des jeunes qui vont arriver petit à petit. Il y a des joueurs plus âgés, notamment Mahamoud et Boutsingkham, qui sont là également. »
En pénurie de défenseurs (blessures de Cömert, Meupiyou et Amian, départs de Merlin et Hadjam), Jocelyn Gourvennec et son staff se penchent également sur les jeunes pousses du club pour compléter un effectif réduit. Cette semaine, Moutanabi Bodiang (20 ans) était à l’entraînement avec les pros. Évoluant au poste de latéral droit, il pourrait bien profiter des absences pour décrocher sa place dans le groupe professionnel Jaune-et-Vert.
« On voit régulièrement les jeunes, à tout de rôle. Là c’est Mouta’ qui était avec nous : c’est un garçon intéressant, atypique avec un petit gabarit mais très dynamique, très explosif. Il a été formé à Paris et est en train de vraiment prendre ses marques à Nantes. C’est l’un des bons jeunes que l’on suit. »
Une intégration toujours compliquée ?
Tandis que le FC Nantes traverse une période plus que difficile (élimination en Coupe de France par Laval, aucune victoire depuis le 2 décembre en Ligue 1), certains s’étonnent de l’importance donnée aux jeunes dans le projet de Jocelyn Gourvennec. Ce dernier affirme toutefois qu’il n’y a pas de bons ni de mauvais moments pour accorder de la confiance à la jeunesse : cela constituera toujours une prise de risque.
« Le contexte n’est pas simple pour lancer les jeunes, mais si on ne fait pas preuve d’un peu de courage pour leur ouvrir la porte, on ne le fera jamais. Chez les pros, une saison n’est jamais tranquille, les feux ne sont jamais tous au vert au même moment. »
Plus encore, le technicien nantais rappelle que donner du temps de jeu aux espoirs du club fait partie intégrante de son projet. Le coach breton soutient que cela fait partie de l’identité du club et qu’il serait dommage de s’en priver, surtout au vu de la qualité de la formation nantaise.
« Leur intégration ne va pas se faire en claquant des doigts, ça demande de bonnes conditions. Mais intégrer les jeunes, pour moi c’est normal ! Ça fait partie de ce que j’avais en tête. C’est possible pour deux raisons : la première, c’est qu’il y a de la qualité chez les jeunes en dessous sur plusieurs générations (de 2001 en pro, jusqu’à 2006 en Youth League). Ensuite, parce qu’on a une bonne relation, qui date de longtemps, avec les éducateurs qui sont à l’académie et avec lesquels j’ai pu évoluer. La fibre nantaise parle plus. Ça faisait partie de ma stratégie, qui colle évidemment à celle souhaitée par le club. Pour nous, le groupe pro, ça donne du dynamisme grâce à l’envie que les jeunes apportent. Ils y arrivent sur la durée et c’est un bon marqueur »