Face au PSG samedi dernier, Quentin Merlin a fait sensation. Trois mois après sa première titularisation en Ligue 1, un point s’impose.
Samedi 28 novembre dernier, à plus de 500 kilomètres de la Beaujoire, à Lille, Quentin Merlin était pour la première fois titularisé avec l’équipe première. Trois mois, seize matches, un but et une passe décisive plus tard, l’atmosphère est au beau fixe pour le jeune Nantais. Et cette réussite ne doit rien au hasard. Face à Paris, il a livré l’une de ses plus belles prestations de la saison et a pu démontrer encore une fois toute l’étendue de ses qualités.
Une adaptation éclair.
Quentin Merlin avec les pros, c’est d’abord l’histoire d’un repositionnement tactique. En manque de solution sur le flanc gauche de la défense, Antoine Kombouaré avait décidé d’y installer le milieu de formation face au LOSC. Pari gagnant. La semaine précédente, le natif de Pornic avait déjà convaincu à ce poste en remplaçant Fabio à l’heure de jeu, au Parc des Princes. Il n’était alors pas question d’évoluer dans un système à trois défenseurs, et Quentin Merlin s’était acquitté avec succès de cette mission quasi-exclusivement défensive.
Face à l’OM, début décembre, le technicien kanak avait expérimenté un système à trois exigeant la présence de pistons. À ce poste, Quentin Merlin avait largement convaincu malgré une défaite logique. En après-match, il déclarait d’ailleurs s’être « senti plus à l’aise dans ce rôle ». « J’ai pu apporter plus offensivement. Quand on récupérait, j’ai pu me projeter davantage. J’ai essayé de faire de mon mieux pour aider l’équipe. »
L’état des lieux de ses capacités.
Depuis ces rencontres charnières, Merlin s’est imposé comme un titulaire en puissance. Alors que Nantes peinait à retrouver de la confiance sur le flanc gauche de sa défense, il a pris la place d’un Charles Traoré à bout de souffle. D’un point de vue technique, la qualité de centre du néo-latéral crève l’écran et contribue aux élans offensifs des Canaris. Quentin Merlin est également l’un de ces joueurs dont la justesse technique apporte une sérénité notable.
Si il venait à poursuivre à ce poste, il devra sans doute s’aguerrir encore davantage physiquement. Sa robustesse défensive peut également être un axe de progression qui le rendrait assurément plus complet et polyvalent qu’il ne l’est d’ores et déjà. Mais en fonction des évolutions futures de l’effectif, un nouveau replacement, à son poste de formation cette fois, pourrait aussi être envisagé.
« Un modèle pour les jeunes. »
Pour l’heure, Quentin Merlin est une excellente illustration de l’intégration progressive des jeunes à laquelle consent Antoine Kombouaré. Après le match face à Vitré, Wylan Cyprien avait loué ses qualités face à la presse : « Avec son intelligence de jeu, il arrive à compenser le fait que ce ne soit pas dans ses gênes de défendre. »
De même, le jeune Nantais avait lui même reconnu l’importance de l’expérience de ses coéquipiers dans sa progression : « On me dirige beaucoup. À l’entraînement, je suis beaucoup aligné avec Nico (Pallois). On parle beaucoup. Même dans le vestiaire, il m’apprend des choses. » À l’heure où de nombreux autres éléments de la réserve frappent à la porte du groupe professionnel, le cas Merlin est forcément porteur de beaux espoirs.
Mathis Beautrais.