Nous sommes aujourd’hui le 17 mai 2023. Il y a 10 ans, jour pour jour, le FC Nantes s’imposait face à Sedan (1-0) et retrouvait la Ligue 1. Envahissement de terrain et grandes festivités étaient au rendez-vous au sein de la Cité des Ducs.
Issa Cissokho, joueur parmi ceux ayant fortement contribué à la remontée du club canari en Ligue 1, a accepté de répondre aux questions de Tribune Nantaise.
« Ça a été un moment magique, ça a été un moment extraordinaire »
Il y a 10 ans, jour pour jour, le FC Nantes retrouvait la Ligue 1. En tant qu’ancien joueur ayant permis au club de retrouver l’élite, qu’est-ce que cet évènement t’évoque aujourd’hui ?
Issa Cissokho : « Forcément j’ai beaucoup d’émotions quand j’en parle encore aujourd’hui. Ça a été un moment magique, ça a été un moment extraordinaire. Ça a été aussi un moment de partage avec les supporters, notre 12e homme tout au long de ces années-là. Pour moi ça été quelque chose de magnifique de pouvoir réaliser ce rêve pour moi de jouer en Ligue 1 et ça a été une grande satisfaction de pouvoir le faire avec un club mythique comme le FC Nantes. »
Est-ce le meilleur souvenir que tu gardes de ta carrière ?
« Oui pour moi c’est le meilleur souvenir, parce qu’on avait un groupe extraordinaire, on avait un entraîneur, on avait un staff, on avait une équipe très à l’écoute de nous quand on avait des besoins pour réussir à remonter en Ligue 1. Franchement on avait un super groupe. On se tirait tous vers le haut et franchement ça n’a été que des ondes très positives. J’en garde le meilleur souvenir de ma carrière. »
« Aussi entendre l’hymne de la Beaujoire pendant l’échauffement, ça aussi c’est très particulier »
Tu as évoqué notamment l’ambiance. Jouer ce match de la montée, avec un envahissement de terrain, surtout à la Beaujoire où on connaît la ferveur, qu’est-ce que ça fait quand on est joueur de ressentir ça ?
« C’est tout simplement exceptionnel. Déjà on a senti beaucoup d’engouement avant cette rencontre. On a senti aussi beaucoup d’engouement avant les matchs précédents aussi. Forcément quand on a quitté l’hôtel pour se rendre au Stade de la Beaujoire ça a été quelque chose de magnifique. On voyait beaucoup de personnes, tous les supporters qui allaient au stade qui se sont garés super loin qui étaient en train de marcher et qui nous scandaient derrière notre bus. En arrivant au stade on avait l’impression que les gens étaient déjà à l’intérieur de l’enceinte. En sortant à l’échauffement c’était vraiment juste incroyable. Aussi entendre l’hymne de la Beaujoire pendant l’échauffement, ça aussi c’est très particulier. Franchement c’est une image que j’ai et qui restera gravée dans ma mémoire. »
Parmi ce groupe-là constitué de tous ces joueurs qui ont permis au FC Nantes d’accéder à la Ligue 1, est-ce qu’il y en a un qui t’a marqué personnellement par rapport à ce qu’il était capable de faire sur le terrain ?
« Moi je dirais Filip Djorjevic parce que c’était un joueur qui ne parlait pas beaucoup et c’était quand même un joueur assez atypique et qui était très souriant et très attachant. C’est un joueur qui faisait la différence dans la surface de réparation, qui a fait une saison exceptionnelle, qui a marqué des buts très importants. Il a participé au jeu aussi. On l’a vu lors de la saison de la montée en Ligue 1, il a réalisé une saison aussi exceptionnelle par rapport à notre objectif. Aujourd’hui si je dois sortir un joueur ce serait vraiment Filip Djorjevic par son implication sur le terrain et par son emprise au sein du collectif. »
Donc suite à cette saison 2012-2013, vous accédez à l’échelon supérieur, c’est-à-dire en Ligue 1. Quand on découvre ce championnat, comment on fait pour aborder les premières rencontres ? Est-ce qu’il y a un peu de stress ? Est-ce qu’il y a un peu d’appréhension ? Ou à l’inverse de l’excitation ?
« C’est un moment forcément pour moi qui est exceptionnel, car faire partie du premier championnat français, forcément c’est toujours quelque chose de très particulier. Je me souviens encore de mon premier match, c’était face à Bastia. Je pense qu’on surfait encore aussi sur la dynamique de la saison passée. Donc toute cette énergie-là, toute cette osmose a fait qu’on a réussi à faire un exercice assez convaincant. Mais c’est vrai que c’est toujours particulier de basculer de la Ligue 2 à la Ligue 1. Mais quand on y est c’est tellement magique qu’on a envie d’y rester. »
On va désormais parler du présent. Qu’est-ce qu’il est devenu le Issa Cissokho qu’ont connu les supporters nantais ?
« Aujourd’hui tout va bien. Aujourd’hui je suis gérant d’une agence d’intérim, qui s’appelle Youman et je suis aussi conseiller sportif auprès des joueurs de haut niveau. »
As-tu l’occasion de retourner à la Beaujoire ?
« Bien sûr, j’y vais souvent au stade quand j’en ai l’occasion ! Dernièrement j’y suis allé avec ma petite famille de Blois. Il me semble que Nantes avait fait 1-1 mais je ne me souviens plus de quel match il s’agissait. Je vais tellement voir de matchs que j’ai un trou de mémoire. Mais dernièrement j’étais au match avec ma famille de Blois donc ça a été un beau moment pour elle parce que c’est la première fois qu’elle venait à la Beaujoire découvrir le stade. »
Est-ce que tu connais personnellement des joueurs de l’effectif actuel ?
« Actuellement non. Mais je me souviens, j’ai déjà discuté avec Ludovic Blas ou encore Quentin Merlin par exemple. »
« Les joueurs doivent prendre conscience que pour eux et pour les supporters c’est quelque chose de très important »
Quel regard est-ce que tu portes sur cette équipe-là, surtout dans la situation dans laquelle elle se trouve actuellement ?
« C’est vrai que c’est difficile d’être dans cette situation-là parce que déjà on est le FC Nantes et normalement on devrait être à l’abris chaque saison. Normalement on devrait être au minimum en première partie de tableau chaque saison, voire le milieu de tableau. Cette saison elle a été délicate, du fait peut-être certainement aussi de la Coupe d’Europe. Elle a sûrement aussi entamée les joueurs. Il y a quand même un effectif de qualité. Les joueurs doivent prendre conscience que pour eux et pour les supporters c’est quelque chose de très important. Mais aussi pour leur carrière c’est quelque chose qui pourrait être déterminant. On a grillé des cartes contre Strasbourg et contre Brest, maintenant il va falloir cravacher face à cette équipe de Montpellier qui pour moi pratique un très bon football depuis que Michel (Der Zakarian) est revenu. Je reste confiant moi sur le maintien mais j’attends peut-être une dose supplémentaire d’intensité sur les derniers matchs. »
Comme tu l’as dit, Nantes va retrouver Michel Der Zakarian ce week-end face à Montpellier, est-ce que tu aurais un pronostic pour ce match ?
« Forcément moi je dirais 2-1 pour le FC Nantes. J’aimerais qu’en termes de statistiques offensives ce soit beaucoup plus que ce qui pourrait être fait par une équipe de Ligue 1. On l’a vu sur les derniers matchs, en termes de tirs cadrés c’est très peu pour une équipe comme le FC Nantes. Surtout il faut retrouver cette solidité défensive pour encaisser le moins de buts sur les dernières rencontres. »
« Le FC Nantes c’est un grand club, c’est un club mythique et quand on porte le maillot on se doit d’être fier »
Est-ce que tu aurais un message justement à donner aux joueurs pour les motiver ?
« Le message que je pourrais leur donner clairement c’est de mouiller le maillot et de rendre fier le peuple jaune et vert qui les soutien depuis le début de la saison, pour certains depuis de nombreuses années. Le FC Nantes c’est un grand club, c’est un club mythique et quand on porte le maillot on se doit d’être fier. Aujourd’hui je leur donne vraiment toute ma force et tout ce qui peut être positif pour qu’ils arrivent à sortir gagnants de cette fin de saison. »