Ce dimanche 26 novembre, se disputait au Stade de la Beaujoire la 13ème journée de Ligue 1 entre le FC Nantes et Le Havre AC. Un match assez crucial dans l’hyptohèse d’une lutte pour le maintien serrée entre plusieurs équipes pas si éloignées entre elles. En terme de spectacle, il fallait essentiellement se concentrer sur les tribunes, animées à merveille, à défaut de pouvoir s’extasier d’un 0-0 pas tellement excitant. De son côté en revanche, l’arbitre portugais Miguel Nogueira, qui disputait ici son second match en Ligue 1, a eu du travail.
Un arbitre portugais au cœur du championnat français
Cette saison, il a déjà arbitré à quatre reprises en Liga Portugal (première division portugaise), dont le FC Porto de Sergio Conceiçao contre Arouca (1-1) en septembre. Au mois d’octobre, il a également dirigé le match entre le Nigéria et le Mozambique, rencontre que Moses Simon avait joué dans son intégralité.
L’arbitre lusitanien a notamment exclu le Havrais André Ayew seulement 2 minutes et 30 secondes après son entrée en jeu, avec une certaine surprise, quelques minutes après avoir averti Ronaël Pierre-Gabriel pour un gest dangereux.
Au programme : l’analyse de ces deux situations litigieuses par un arbitre officiel amateur. Nous ne reviendrons pas ici sur le but annulé pour hors-jeu à Ignatius Ganago, ne pouvant avoir de certitude en visionnant les différentes vidéos, l’absence de révélateur par les diffuseurs étant évidemment regrettable.
Remarques liminaires : cette analyse est effectuée par un arbitre officiel amateur ne prétendant pas détenir la vérité absolue. Elle se base essentiellement sur les textes des Lois du Jeu, des déclarations publiques d’Antony Gautier (directeur de l’arbitrage) ainsi que sur la jurisprudence créée par des situations antérieures. Reste que chacune des décisions arbitrales prises le sont dans le contexte d’un match en particulier, et ne doivent pas systématiquement être comparées.
Première période : Ronaël Pierre-Gabriel échappe de peu à l’explusion
#FCNA – #HAC
▶️ Le geste de Pierre-Gabriel, ce pied très haut, valait-il le rouge ? Oui, si on considère que M. Nogueira a estimé le tacle d’Ayew synonyme d’expulsion
📢 Joujou a en tout cas quitté la Beaujoire avec la trace de son duel face au défenseur Nantais #Havre #Foot pic.twitter.com/Qz2lYj6Bdd— Benoît Donckele (@benoit_donckele) November 27, 2023
- 45ème minute, le match se déroule tranquillement, alors qu’Abdoulaye Touré dégage le ballon de la tête. Sans regarder derrière lui, Ronaël Pierre-Gabriel tente de frapper le ballon du pied de manière aérienne en montant ce dernier très haut, derrière lui, le Havrais Joujou dispute le ballon de la tête, et finit avec le pied du défenseur nantais ancré sur le front. Ronaël Pierre-Gabriel finit averti par l’arbitre du match.
- Ici, le contexte du match, et l’intention de Ronaël Pierre-Gabriel ne rendait pas le carton rouge incontournable. De plus, l’arbitre du match a réfléchi rapidement aux critères pouvant amener à une exclusion, et a considéré que ceux-ci n’étaient pas réunis, à juste titre.
En effet, bien que le geste corresponde à une certaine vitesse et à une intensité présente, l’importance de l’impact semble discutable, le contact ayant lieu au niveau du coup de pied, probablement la partie du pied la moins dangereuse. De plus, il aurait été presque malhonnête de considérer que ce geste était un acte « violent », de part le caractère non intentionnel de la faute. Ronaël Pierre-Gabriel ne voyant pas Joujou arriver, on considéra ici son acte comme « inconsidéré ». L’IFAB décrit ici cette attitude comme ne prenant pas compte du caractère dangereux ou des conséquences de son acte sur son adversaire. Bonne décision ✅
- Ici, le contexte du match, et l’intention de Ronaël Pierre-Gabriel ne rendait pas le carton rouge incontournable. De plus, l’arbitre du match a réfléchi rapidement aux critères pouvant amener à une exclusion, et a considéré que ceux-ci n’étaient pas réunis, à juste titre.
Seconde période : André Ayew, retour express
- 67ème minute, huit années après son départ de l’Olympique de Marseille, dans ce qui semblait être ses adieux à la Ligue 1, André Ayew fait son retour dans le championnat français. Reste que, seulement 180 secondes plus tard, celui-ci est exclu par l’arbitre après une semelle infligée au tibia de Eray Cömert.
- La réflexion qui conduit l’arbitre portugais à exclure l’attaquant ghanéen est la même qui le conduit à seulement avertir Ronaël Pierre-Gabriel en première période. Ici, la vitesse et l’intensité ne sont pas discutables, de plus, le critère de l’impact est également réuni. Ici, ce sont les crampons d’André Ayew qui viennent directement sur le tibia de Eray Cömert de manière verticale, ce critère de verticalité du geste étant fondamental dans la prise de décision.
De plus, en excluant André Ayew, M.Nogueira a considéré ce geste comme étant violent, c’est-à-dire faisant un usage excessif de la force au risque de mettre en danger l’intégrité physique de l’adversaire. Cette décision s’explique notamment par le fait que Eray Cömert est dans son champ de vision, et que l’attaquant du Havre a ainsi choisi délibérement de s’engager avec force, avec le risque de ne pas avoir le ballon. Bonne décision ✅
- La réflexion qui conduit l’arbitre portugais à exclure l’attaquant ghanéen est la même qui le conduit à seulement avertir Ronaël Pierre-Gabriel en première période. Ici, la vitesse et l’intensité ne sont pas discutables, de plus, le critère de l’impact est également réuni. Ici, ce sont les crampons d’André Ayew qui viennent directement sur le tibia de Eray Cömert de manière verticale, ce critère de verticalité du geste étant fondamental dans la prise de décision.