AccueilActusFC Nantes : « Eray Cömert s’est tout de suite imposé comme...

FC Nantes : « Eray Cömert s’est tout de suite imposé comme le patron de la défense du FC Sion », Stéphane Fournier, journaliste sportif au Nouvelliste

Journaliste sportif et spécialiste du FC Sion, Stéphane Fournier a évoqué le passage d’Eray Cömert en Valais pour Tribune Nantaise.

Auteur de son premier but pour les Jaune-Et-Vert le week-end dernier contre le FC Lorient (victoire 5-3), Eray Cömert s’est d’ores et déjà imposé dans le onze titulaire de Pierre Aristouy. Arrivé du Valence CF au cours du dernier mercato estival, l’international suisse (douze sélections avec la Nati) vient de découvrir un troisième championnat, après la Super League suisse et la Liga espagnole.

Expert du FC Sion, club pour lequel Eray Cömert a joué durant la saison 2017-18, Stéphane Fournier a accepté de répondre à nos questions autour, notamment, du passage du défenseur à Sion.

Eray Cömert, dix-huit ans à l’époque, est venu à Sion lors de la saison 2017-18. Dans quel contexte est-il arrivé en Valais ?

« Il est venu à Sion avec Paolo Tramezzani, ancien entraîneur de Lugano, où il avait joué en prêt au printemps 2017. A Lugano, Eray Cömert avait tout de suite été titulaire et le club avait fait une performance extraordinaire, passant de relégable à troisième du championnat, donc directement qualifié pour l’Europa League.

Christian Constantin (président du FC Sion) a réussi à débaucher Paolo Tramezzani à Lugano au cours de l’été, lui-même souhaitant immédiatement ramener Eray Cömert à Sion. »

Comment pourriez-vous décrire sa saison 2017-18 au FC Sion ?

« A son arrivée, et malgré son jeune âge, il s’est immédiatement imposé comme le patron de la défense. Il était réellement au niveau du FC Sion.

Son passage à Sion n’est pas une réussite totale puisqu’il a rapidement subi une luxation à l’épaule. Dans un premier temps, elle a été traitée de manière conservative, donc uniquement par des soins, et une rechute est survenue, nécessitant une opération. Il a été écarté très longtemps durant le premier tour du championnat, ce qui fait qu’il a peu joué à Sion (seulement 12 matchs en Super League).

De plus, plusieurs entraîneurs se sont succédés lors de sa saison à Sion. Dans ce contexte, il est difficile pour un jeune joueur d’avoir de la stabilité. Il en a trouvé lors de son retour de prêt, au FC Bâle. »

Lors de son passage à Sion, est-ce que son potentiel était visible sur le terrain ?

« Pour un jeune de dix-huit ans, il était au-dessus par rapport aux autres. Il avait une certaine autorité naturelle qu’il imposait dans les duels et dans le jeu. Cela lui a permis de se positionner comme le patron de la défense à Sion.

Ce qui lui manquait, mais qu’il compensait par son sens du jeu, c’est la vitesse. Dans le championnat suisse, qui est très physique, très athlétique et avec beaucoup de duels, il en remportait la majorité et impressionnait par sa présence physique et sa qualité de relance. C’était le défenseur qu’il fallait au FC Sion. »

Par la suite, il s’est imposé au FC Bâle. Quels enseignements peut-on tirer de ses années dans son club formateur ?

« Malgré son jeune âge, il a su s’imposer et est immédiatement devenu titulaire à Bâle, un club avec beaucoup d’ambition et une grande qualité d’effectif.

La fin de l’aventure à Bâle a été particulière du fait qu’il était en fin de contrat. Il a peu joué à Bâle lors de la fin du premier tour 2021-2022, il a fait huit matchs consécutifs sur le banc alors que c’était le meilleur défenseur de l’équipe !

Comme il n’a pas prolongé, il s’est retrouvé remplaçant et le FC Bâle ne s’attendait pas à le voir signer dans un grand club espagnol comme Valence. »

Eray Cömert a également joué la Coupe du monde 2022 avec la Suisse, mais n’a pas été appelé lors des derniers rassemblements. Pensez-vous qu’un retour avec la Nati est envisageable ?

« Je pense que la porte est toujours ouverte car Murat Yakin, le sélectionneur de la Suisse, apprécie son profil de défenseur.

Cependant, la Ligue 1, du côté de la Suisse alémanique, est toujours regardée avec une certaine condescendance. Cela avait changé avec la présence d’Alexander Frei avec son passage réussi au Stade Rennais, mais l’attaquant avait eu plus de reconnaissance par la suite au Borussia Dortmund. En Suisse romande, on est plus attentifs à la Ligue 1 mais c’est un challenge qu’il devra essayer de réussir. »

Ce regard sur la Ligue 1 peut-il changer avec l’arrivée de plusieurs joueurs suisses en France cet été (Denis Zakaria et Philipp Köhn à Monaco, Fabian Rieder à Rennes…) ?

« Cela peut changer si ces joueurs amènent de bonnes performances, que ce soit en Ligue 1 comme avec la Nati.

Dans le cas de Cömert, il ne faut également pas oublier qu’il a une grosse concurrence en défense centrale : Fabian Schär joue avec Newcastle, Nico Elvedi tourne bien à Mönchengadbach et, surtout, Manuel Akanji joue à Manchester City. Il évolue dans un secteur où l’équipe nationale suisse est fournie en qualité. »

Enfin, à quoi les supporters nantais peuvent-ils s’attendre ? Quelle est sa marge de progression selon vous ?

« Le potentiel défi qu’il va devoir relever en France est lié à la vitesse de la Ligue 1. Les attaquants sont très rapides, prennent beaucoup la profondeur. C’est ce qu’il va devoir maîtriser pour s’imposer dans le championnat.

En tout cas, je pense qu’il a les qualités pour devenir un joueur-clé à Nantes et ce, par rapport à son sens du jeu et l’expérience qu’il a acquise. Il a le potentiel pour s’imposer comme défenseur central titulaire de cette équipe. »

Dernières news

Prochain match

La rédaction vous conseille