Alors que les Nantais restent sur cinq matchs sans la moindre victoire en championnat, la réception du RC Lens sera un défi de taille pour les hommes de Jocelyn Gourvennec, ce samedi 3 février. Valentin, supporter lensois et animateur de l’émission « Culture Sang&Or », a livré ses impressions d’avant-match à Tribune Nantaise.
Un coup à jouer pour le FCN ?
Si les Canaris ont du mal à renouer avec la victoire, les Lensois déçoivent eux-aussi à l’extérieur cette saison. Malgré tout, le succès décroché à Toulouse (0-2) lors de la dernière journée devrait redonner de la confiance aux Sang-et-Or.
« À Toulouse, Franck Haise et son staff ont aussi choisi de revenir à un milieu à cinq et deux attaquants et le résultat est plutôt prometteur. Après c’est toujours compliqué d’enchainer deux résultats positifs à l’extérieur. Nantes est dans le dur cette saison et l’arrivée de Gourvennec n’a pas changé grand-chose. J’ai l’impression que c’est même plus compliqué que pendant la période Aristouy. Pourtant sur le papier, je trouve l’équipe plutôt intéressante ! Je pense que ça restera tout de même un match très difficile. Nous n’avons plus gagné à la Beaujoire en L1 depuis août 2001… ça commence à faire ! »
Pour Valentin, l’entame de match sera déterminante. Ce samedi, la première équipe à marquer sera probablement celle qui s’imposera. Mais au vu de la forme des deux équipes, le supporter lensois voit les siens décrocher une petite victoire en terre ligérienne.
« J’espère qu’on arrivera à être solide dans nos temps faibles (on a souvent du mal avec nos débuts de matchs) et qu’on pourra ouvrir le score, car je sais que quand Nantes encaisse le premier but, c’est très difficile pour eux de retourner la situation. Une “écrasante” victoire 0-1 me ravirait au plus haut point ! »
Les hommes en forme du RCL.
Au-delà de retrouver collectivement le chemin du succès, certains joueurs des Sang-et-Or se démarquent particulièrement depuis quelques semaines et parviennent enfin à pallier les départs des stars de la saison dernière. C’est notamment dans l’entre-jeu lensois que ce constat est le plus flagrant.
« Au milieu, Neil El Aynaoui est en train de se révéler au fil des matchs. Arrivé de Nancy cet été, personne n’imaginait qu’il allait exploser aussi vite. Au point qu’aujourd’hui il est devenu un titulaire presque indiscutable du haut de ses 22 ans. Il est technique et a une belle vision du jeu ; sa superbe passe décisive à Toulouse en est la preuve. Andy Diouf est aussi en train de monter en puissance, après un début de saison pas simple. Il est lui aussi très jeune et on lui a probablement trop vite enfilé la casquette du successeur de Seko Fofana. Mais il retrouve la confiance petit à petit et je suis persuadé que le meilleur reste à venir. »
Dans les autres secteurs, Franck Haise peut toujours compter sur le roc argentin Facundo Medina pour assurer la solidité de sa ligne défensive. Sur le plan offensif, la recrue phare de l’été 2023 peine encore à faire ses preuves.
« Derrière, Facundo Medina, notre “défenseur-meneur de jeu” montre match après match l’étendu de son talent. Enfin, j’ai l’espoir qu’Elye Wahi trouve enfin le déclic qui lancera définitivement sa saison. »
Le retour à la réalité après une année de rêve.
Auteurs d’un parcours exceptionnel en Ligue 1 en 2022/2023, les hommes de Franck Haise avaient fait douter le PSG jusque dans les ultimes journées. Cette saison, jonglant entre les joies de la Coupe d’Europe et les compétitions nationales, les Lensois sont un peu plus en difficulté.
« La saison dernière était exceptionnelle. La meilleure de l’histoire du club, en terme de points ! Je ne m’attendais évidemment pas à ce que le club réitère cette performance cette saison… mais je ne m’imaginais pas non plus qu’on fasse un début de championnat aussi catastrophique (1pt et une dernière place après les 5 premiers matchs). »
Forts de leur exploit sur le plan national, les joueurs du RC Lens ont rayonné à l’international… à tel point que plusieurs cadres ont quitté le club à l’été 2023, malgré la perspective d’une campagne de Ligue des Champions avec les Sang-et-Or.
« Il a, entre autres, fallu gérer le départ des deux meilleurs joueurs de l’année dernière (Fofana et Openda), combiné au fait que notre mercato estival ne s’est pas passé aussi bien qu’espéré. On a aussi recruté pas mal de jeunes joueurs, avec moins d’expérience. Pourtant, depuis la défaite face à Metz à domicile début septembre, notre parcours est très bon. C’est moins fluide dans le jeu, surtout au milieu, mais on monte en puissance, on retrouve des automatismes et je suis assez confiant pour la suite de la saison. »
« L’élimination contre Monaco en Coupe de France est une déception, d’abord au vu du match, mais surtout parce qu’on avait une belle carte à jouer cette année, j’en suis certain. »
La coupe d’Europe, un cadeau empoisonné ?
Tout comme le FC Nantes la saison passée, les Lensois redécouvrent les joies de l’Europe. Troisièmes de leur groupe en Ligue des Champions, ils s’apprêtent à disputer les barrages d’Europa League contre le SC Fribourg… adversaire des Canaris en poule en 2022/2023. Si les Canaris avaient été handicapés par le rythme des matchs européens, le ressenti est totalement différent du côté artésien.
« Paradoxalement l’Europe a eu un impact plus que positif pour retrouver le droit chemin en L1. Notre premier match à Séville a eu l’effet d’un déclic. Après ce match nul, on a commencé à se remettre la tête à l’endroit. Les joueurs ont élevé leur niveau de jeu. Représenter dignement le club sur la scène européenne nous a permis de retrouver de l’allant. Le revers de la médaille c’est qu’on a fini l’année 2023 un peu sur les rotules. »
En début de semaine, le RC Lens annonçait un remaniement de la structure interne du club. Franck Haise, jusqu’alors manager général du club, retrouve désormais un rôle plus standard et se contentera d’assurer la fonction de coach de l’équipe première. Un retour à la normale qui devrait faire le plus grand bien au technicien de 52 ans.
« Concrètement, on en revient au schéma qui était le nôtre avant le départ de Florent Ghisolfi en octobre 2022. Même si ça n’a au final pas eu d’impact sur notre saison sportive, en interne ça a bousculé pas mal de choses. Devant le fait accompli, Franck Haise avait accepté d’élargir ses fonctions au sein du club. Sans remettre en cause ses compétences, il apparaît qu’au fil des mois ça l’a un peu usé mentalement. C’est d’ailleurs lui qui il y a quelques semaines a demandé à la direction de se délester de ses fonctions supplémentaires. Avec l’arrivée de Frédéric Hébert cet été, ça permet au club de retrouver une structure plus “normale” et au coach de pouvoir de nouveau se concentrer totalement sur le terrain. »
Un œil extérieur sur le FC Nantes.
À 600 kilomètres de la Beaujoire, les supporters Lensois font le même constat que bon nombre de fans nantais. Pour Valentin, si le spectacle sur le terrain n’est pas toujours au rendez-vous, ce n’est pas uniquement à cause des joueurs et du coach.
« Il me semble que beaucoup de supporters nantais en ont plus qu’assez de la direction du club. J’ai aussi le sentiment que le problème du FCN depuis de nombreuses années se trouve en interne. Pour être honnête, de mon point de vue, tant que Kita et sa garde rapprochée continueront de faire passer leurs intérêts personnels et leurs “magouilles” avant ceux du club, de changer les coachs et les joueurs sans réelle vision à long terme, malheureusement je ne vois pas les Canaris retrouver leur fougue d’antan. »