La semaine prochaine, 4 joueurs du FC Nantes vont se lancer dans une campagne continentale pour tenter de soulever le graal africain au stade Alassane Ouattara d’Ebimpe, à Abidjan, le 11 février prochain.
Mostafa Mohamed pour l’Égypte, Samuel Moutoussamy pour la République Démocratique du Congo, Moses Simon pour le Nigéria, Jean-Charles Castelletto pour le Cameroun, autant de joueurs qui manqueront le temps d’un mois au FC Nantes, mais qui se batteront pour la gloire nationale.
Aucun des joueurs cités précédemment n’a pour l’instant eu l’honneur d’être sacré champion d’Afrique, sauf à compter Mostafa Mohamed, qui faisait partie de la triomphante équipe U23 égyptienne en 2019, qui avait vaincu les jeunes ivoriens en finale.
Reste que, parmi la longue liste de joueurs africains passés par la maison Jaune-et-Verte, 88 pour être précis, 7 ont déjà soulevé la Coupe d’Afrique des Nations au moins une fois. Tour d’horizon.
Le Super Eagle nantais de 1994
À l’été 1993, le FC Nantes, tout juste finaliste de la Coupe de France, accueille un ailier nigérian en provenance de Lokeren en Belgique. Samson Siasia a déjà 4 matches internationaux dans les jambes, lui qui a fait partie de l’effectif du Nigéria à la CAN 1992, seulement vaincu par le Ghana en demi-finale. À Nantes, l’ailier de 25 ans assure, inscrit 5 buts en 48 matches, et soulève même le championnat de France en 1995. Reste que, de ses deux années passées au club des bords de Loire, son souvenir le plus fort ne doit certainement pas concerner les Canaris, mais davantage ses aventures internationales. Confirmé comme un titulaire indéboulonnable avec le Nigéria, il dispute la quasi intégralité de la CAN 1994, qui voit les Super Eagles triompher de la Zambie en finale (2-1).
La génération 2002 peut remercier les Nantais
Déjà vainqueurs de la CAN en 2000, le Cameroun de Marc-Vivien Foé réitère la performance deux ans plus tard au Mali. Dans l’effectif qui évolue tout de vert vêtu, cela faisait presque sens de retrouver des Jaune-et-Vert en nombre. Tout juste couronnés champions de France avec le FC Nantes au printemps 2001, Eric Djemba Djemba, Patrick Suffo et Salomon Olembé partagent leur culture de la gagne avec le reste des Lions Indomptables.
Le premier, Eric Djemba Djemba, formé à Yaoundé, arrive sur les terres nantaises en juillet 1999, à l’âge de 18 ans, et dispute 55 matches avec les Canaris en presque 4 ans au club. Ses performances sont appréciées, et séduisent même Manchester United à l’été 2003, qui débourse 4 millions d’euros pour s’attacher ses services. En sélection nationale camerounaise, il ne s’impose jamais comme un titulaire, et c’est du haut de ses 22 ans qu’il s’avance pour la CAN 2002. Il ne doit donc se satisfaire que de 48 minutes de jeu, les 46 premières étant en phase de groupe, mais l’important n’est pas là, Eric Djemba Djemba est champion continental.
Patrick Suffo ensuite, connaît une trajectoire assez similaire à son compatriote. Il débarque lui aussi à Nantes en provenance de Yaoundé à l’âge de 17 ans, et joue une quarantaine de matches avec les Canaris, son poste de buteur lui permet d’afficher des statistiques plutôt satisfaisantes, avec 6 buts sous le maillot Jaune-et-Vert. L’issue pour lui est la même que pour Eric Djemba Djemba, avec un départ pour l’Angleterre à l’été 2000, direction Sheffield. Il n’est donc pas sacré champion d’Afrique en tant que représentant du FC Nantes, mais lui prend notamment part à la finale 2002 contre le Sénégal, et inscrit même un des tris aux buts victorieux.
Enfin, comment ne pas parler de Salomon Olembé, l’homme aux 140 matches avec le FC Nantes, club où il a d’ailleurs effectué sa formation, et aux 65 sélections internationales. Il fait ses débuts avec le Cameroun à l’âge de 17 ans, en 1997, à l’occasion d’un match amical contre l’Angleterre, avant de prendre part à la CAN 1998, qui voit les Camerounais s’incliner en quart de finale contre la RDC.
Mais Salomon ne s’arrête pas là et enchaîne avec la Coupe du Monde 1998, puis la CAN 2000 qui sera enfin couronné de succès. Le milieu gauche n’a pas encore 20 ans, mais il est déjà titulaire indiscutable pour sa sélection. Il dispute la finale dans son intégralité aux côtés notamment de Samuel Eto’o et Rigobert Song. Le Cameroun bat le Nigéria et soulève la Coupe.
Un jour de gloire qui se répète deux ans après, alors que Salomon Olembé inscrit 3 buts lors de la campagne de 2002, dont un doublé lors de la demi-finale contre le Mali (3-0). L’été suivant, il rejoint l’Olympique de Marseille, et reste un habitué de sa sélection jusqu’en 2007.
La Tunisie de Mhadhebi en 2004
Alors que cela fait deux éditions consécutives que l’équipe victorieuse de la CAN compte dans ses rangs au moins un Nantais, l’édition 2004 se présente presque comme une anomalie. En effet, à l’heure où la Tunisie bat le Maroc en finale de la CAN 2004 (2-1), aucun joueur du FC Nantes ne fait partie de l’effectif des Aigles de Carthage. Il faut corriger cela, et à l’été 2005, débarque à Nantes un ailier gauche de 29 ans, Imed Mhadhebi. Fort d’une expérience européenne à Gênes en 2002, celui qui ne disputera que 11 matches avec les Canaris compte déjà 54 sélections avec la Tunisie. En 2004, il rentre 5 fois en jeu, prenant notamment la place en finale du buteur victorieux du soir, Zied Jaziri.
Le vide, le néant, puis l’Algérie de 2019
🔴 22e : l’Algérie remporte la CAN (2019)
Riyad Mahrez et ses coéquipiers offrent à l’Algérie sa première Coupe d’Afrique des nations depuis 1990 en battant le Sénégal en finale (1-0).#MomentsOfTheDecade pic.twitter.com/8EgtBhV2Rg
— Actu Foot (@ActuFoot_) December 31, 2019
14 ans, c’est le laps de temps qu’a connu Nantes entre le passage à la Jonelière du dernier champion d’Afrique, Imed Mhadhebi, en 2005, et le sacre de Mehdi Abeid en 2019 avec l’Algérie, et encore, le milieu natif de Montreuil n’était même nantais le jour de la victoire.
En effet, le 19 juillet 2019, à l’issue d’une CAN estivale, l’Algérie soulève pour la seconde fois de son histoire le trophée continentale, après une victoire contre le Sénégal en finale. Même si Mehdi Abeid ne participe pas au match, et n’a pu être apercu qu’à l’occasion des 3 matches de groupe, il partage l’euphorie de ses coéquipiers, et poursuit sa semaine de folie en signant au FC Nantes 4 jours plus tard.
En provenance de Dijon, Mehdi Abeid dispute 47 matches avec les Canaris, avant de s’envoler pour les Emirats Arabes Unis.
Sur la photo de la victoire, il est aux côtés de l’ancien rennais Ramy Bensebaïni, mais également d’un certain Andy Delort, alors joueur de Montpellier. Le buteur n’est initialement pas appelé pour disputer la CAN, lui qui n’a alors pas encore connu la joie de la sélection. Reste que Haris Belkebla est écarté du groupe lors de la préparation en raison de problèmes de comportement, et le miracle a lieu : Andy Delort sera de la partie en Égypte.
Évidemment, celui qui anime un mercato français sur deux endosse un rôle de remplaçant, qui lui va très bien, et est couronné champion d’Afrique un mois plus tard après une centaine de minutes de jeu.
Lors de la compétition, il n’inscrit pas le moindre but, une prestation qu’il imitera lors de ses 6 mois à Nantes, alors que son compteur en championnat reste bloqué au niveau le plus bas.