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« Depuis que je suis à Nantes, personne ne m’en a jamais parlé » : Cömert évoque l’épisode de racisme sur Vinicius à Valence

Dans un entretien accordé à Marca, Eray Cömert a évoqué le triste épisode de racisme qu’il a accidentellement provoqué à Valence la saison dernière.

Prêté en toute fin de mercato estival par le Valencia CF, le défenseur suisse sortait d’une saison compliquée avec le club espagnol. Lors d’une interview avec le célèbre média Marca, il est longuement revenu sur l’un des moments marquants de sa carrière, survenu la saison passée.

Un triste épisode qui aurait pu être évité.

Le 21 mai 2023, Valence recevait le Real Madrid à l’occasion de la 35ème journée de Liga. Alors que les locaux menaient 1-0, le défenseur prêté au FC Nantes s’est rendu coupable d’un malheureux geste d’anti-jeu, qui a déclenché l’un des plus gros scandales de racisme de l’histoire récente en Espagne.

À la 70ème minute, alors que Vinicius Junior tente une percée sur l’aile gauche, Eray Cömert s’aperçoit qu’un deuxième ballon est présent sur le terrain. Mais au lieu de le dégager loin de l’action qui se déroule, le Suisse envoie le ballon directement sur la balle que tentait de maîtriser l’attaquant du Real Madrid. « Quand j’ai revu la vidéo, évidemment ça m’a amusé. J’ai simplement tiré dans le deuxième ballon présent sur le terrain… et par malchance il a touché l’autre ballon. Ce n’était pas du tout mon intention de casser l’action pour interrompre le jeu. Je voulais que l’arbitre voie le deuxième ballon et qu’il arrête le jeu pour pouvoir le sortir car il était dans notre surface de réparation. Vraiment, c’était un coup de malchance de toucher l’autre balle », explique le défenseur prêté par Valence.

Résultat : comme souvent, le Brésilien s’emporte et son comportement déclenche la colère des supporters de Valence. Problème, ces derniers dérapent complètement, et des cris de singes et autres insultes racistes descendent des tribunes. Excédé, Vinicius perdra ses nerfs en toute fin de rencontre et recevra même un carton rouge après avoir frappé au visage Hugo Duro, qui l’étranglait. Cömert restera donc pour beaucoup le malheureux élément déclencheur de ce scandale : « Ce match a été spécial pour moi… dans le sens négatif du terme. Depuis ce jour à Mestalla, je vois à quel point le racisme est présent dans le football à l’heure actuelle. C’est terrible. Aucune forme de racisme n’a sa place dans la société, et c’est pareil dans le football. Nous sommes tous égaux, peu importe notre couleur de peau ou nos origines. Ce qui s’est passé ce soir là est inacceptable, car le football existe pour être partagé et apprécié en tant que passion, en tant que sport », déplore-t-il durant son entretien avec Marca.

« Depuis que je suis à Nantes, personne ne m’a jamais parlé de cet incident. C’est possible qu’ils en aient entendu parler, mais personne ne m’en a parlé »

Ce samedi 2 mars (21h), Vinicius et le Real Madrid font le déplacement à l’Estadio Mestalla. Un évènement qui sera surveillé de très près en Espagne : toujours sur les bons coups, Netflix avait même demandé à réaliser un documentaire sur le Brésilien en se focalisant sur son grand retour à Valence. Une requête finalement rejetée par le le Valencia CF.

Le VCF, un club raciste ?

Malgré le comportement inacceptable de toute une tribune de l’Estadio Mestalla, Eray Cömert refuse de tirer des conclusions générales sur les fans du VCF. Selon lui, ces cas isolés ne sont pas représentatifs l’identité du club espagnol : « Non, je ne considère pas que les supporters de Valence sont racistes. On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac. À Mestalla, les gens encouragent énormément, ils sont passionnés, mais pas racistes… ça c’est sûr. Valence n’accepte pas les gestes ou les commentaires racistes », affirme le Suisse.

Au-delà des poursuites judiciaires engagées contre les auteurs de ces actes, Valence avait rapidement pris des mesures afin de faciliter le travail des autorités espagnoles. Une réaction saluée par Eray Cömert : « Ni moi, ni le club ne tolérons ce genre de choses. Le VCF a fait en sorte que les personnes qui ont commis ces actes soient sanctionnés et qu’ils assument les conséquences de leurs actes. Pour cela, je dirais que non, le public de Mestalla n’est pas raciste », insiste-t-il.

Cömert défend Vinicius.

Au moment des faits, certains avaient tenté de rejeter la faute sur Vinicius, pourtant première victime de ces odieux comportements. Le caractère provocateur du Brésilien avait notamment été mis en avant pour tenter de justifier la réaction des supporters de Valence. Un raisonnement qui n’a pas lieu d’être selon Eray Cömert.

« Même s’il a provoqué les supporters, en aucun cas de tels actes racistes sont acceptables »

Si les supporters peuvent le huer, il est en effet totalement insensé d’accepter les insultes racistes dont l’attaquant du Real a été victime. Durant son interview avec Marca, le Suisse a tenté de cerner le caractère de Vinicius : « C’est un joueur spécial. Tous les joueurs puisent leur motivation dans les moments spéciaux. Peut-être que Vinicius arrive à se motiver quand les supporters adverses sont énervés. Peut-être qu’il pense : “Ils sont en colère contre moi, mais je vais le montrer de quoi je suis capable”. Nous ne sommes pas dans sa tête, mais c’est possible qu’il apprécie montrer ce qu’il a dans le ventre lorsque les gens sont contre lui », s’imagine Eray Cömert.

« Je ne sais pas ce qu’il pense, mais même s’il a provoqué les supporters, ce qu’ils ont fait au stade est inacceptable. Même s’il les a provoqués, en aucun cas de tels actes racistes sont acceptables », a tenu à souligner le défenseur international suisse, qui se range sans surprise du côté du Brésilien.

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