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Fenerbahçe en Ligue 1 ? Un manque de respect envers les clubs français qui luttent pour leur place en première division

Indigné par les récurrents incidents dans le championnat turc, le Fener menace de quitter la Süper Lig… et aurait commencé à sonder plusieurs autres ligues européennes. Analyse et billet d’humeur.

Alors que ses joueurs ont été victimes d’actes de violence de la part des supporters adverses après la victoire décrochée face à Trabzonspor (2-3), l’actuel deuxième de Süper Lig envisagerait d’évoluer dans un autre championnat à l’avenir.

Tandis que la Ligue 1 est évoquée dans la presse turque, Tribune Nantaise s’est penché sur les potentielles implications d’un tel bouleversement.

Fenerbahçe et la Turquie, une séparation déjà actée ?

Le club avait publié un communiqué très explicite quelques heures après les inadmissibles événements survenus au coup de sifflet final : il annonçait notamment l’organisation d’une assemblée générale, le mardi 2 avril, afin de déterminer les recours possibles pour mettre fin à ces comportements injustifiables.

Le comité évaluera ainsi les « actions à prendre, y compris le retrait de l’équipe de la Süper Lig, sur la base des événements qui se sont produits dans le match joué dans la nuit du 17 mars 2024 et des événements récents dans le football turc ». À l’heure actuelle, impossible de savoir si le club mettra ses menaces à exécution, ou si ce n’est qu’un coup de bluff pour faire pression sur les dirigeants de la ligue turque.

Le Fener, champion de Turquie a 19 reprises, fait ici implicitement référence à de nombreuses frustrations subies au cours des dernières saisons en Süper Lig : la défaite à la dernière journée lors du match du titre en 2005-2006, ou encore le scandale des matchs truqués en Turquie, qui avait coûté au club (innocenté en 2015) une interdiction de participer à la Ligue des champions pour trois saisons ainsi qu’une peine de six ans de prison pour son président Aziz Yildirim.

Lire aussi : Un arbitre lynché par le président et les joueurs d’Ankaragücü, club turc prêtant Lamine Diack au FC Nantes

Une semaine plus tard, la colère n’est toujours pas retombée du côté de Fenerbahçe. Selon le média turc BPT, les dirigeants auraient même commencé à sonder cinq championnats européens : la Ligue 1 (France), la Liga (Espagne), la Serie A (Italie), l’Eredivisie (Pays-Bas) et la Jupiler Pro League (Belgique). L’objectif du club turc est de savoir s’il la possibilité d’être greffé au sein de l’un de ces championnats est envisageable dans un futur proche.

Un souhait impossible à exaucer ?

Une telle demande paraît toutefois aussi improbable qu’irréalisable, tant sur le plan pratique que réglementaire, puisque la venue de Fenerbahçe en Ligue 1 causerait évidemment bien trop de tort à la LFP.

Comment cette dernière pourrait-elle expliquer cela aux clubs qui se battent depuis des années pour décrocher ou conserver leur place dans l’élite du football français qu’une formation étrangère va venir bouleverser complètement la pyramide des championnats nationaux ?

Pour les amateurs de football espagnol, cette situation rappelle quelque peu les rumeurs lancées à plusieurs reprises au cours des dix dernières années selon lesquelles le FC Barcelone étudiait la possibilité de rejoindre la Ligue 1 ou la Premier League, en raison des polémiques liées aux désirs d’indépendance de la Catalogne.

À l’époque, le président de la Liga, Javier Tebas, avait été très clair : « Si ça (le référendum) avance, les clubs catalans ne pourront pas jouer dans la ligue espagnole ». Pays frontalier de l’Espagne, la France était alors vu comme le point de chute idéal pour le Barça… mais l’opération avait, à chaque fois, été écartée pour de trop nombreuses raisons.

Une réelle injustice pour les clubs français.

Il serait en effet insensé et irrespectueux de tenter de justifier une telle faveur auprès des équipes de haut de tableau en Ligue 2, qui auraient évidemment bien du mal à accepter qu’un club étranger prenne aussi facilement leur place en première division française.

Parallèlement, comment la LFP pourrait-elle faire entendre à des clubs qui luttent chaque année pour le maintien en Ligue 1, à l’instar du FC Nantes entre autres, que l’introduction de Fenerbahçe dans le championnat français engendrera in fine une descente supplémentaire en deuxième division ? Une éventualité absolument révoltante, d’autant plus que les conséquences économiques et sportives d’une relégation peuvent être dramatiques, voire fatales pour certaines formations.

Sans même parler des interminables voyages pour les clubs, cela constituerait surtout un non-sens complet d’autoriser une équipe étrangère à intégrer la Ligue 1, alors même que cette dernière vient de changer de format en réduisant son nombre de membres. Trop de questions problématiques surgiraient immédiatement si la requête du club turc venait à être acceptée.

Le plus probable est donc évidemment que les hautes sphères du championnat français rejettent les avances du Fener et s’évitent ainsi bien des polémiques et des maux de tête inutiles. Certains diront pourtant, peut-être à raison, que l’on peut s’attendre à tout au vu des décisions trop souvent inexplicables des instances françaises.

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