À Nantes, cette semaine suivant la défaite contre Strasbourg a décidément un goût bien étrange. D’abord car la crise sportive est profonde et que les Canaris sont au bord de la relégation, ensuite car cette semaine a vu le retour d’Antoine Kombouaré à la tête de l’équipe, mais aussi car ces quelques jours ne sont pas nourris par des débats sur des décisions arbitrales litigieuses.
En effet, depuis le début de la saison, les polémiques s’enchaînent sur les bords de l’Erdre, un élément supplémentaire, pas toujours justifié, de frustration pour les supporters Jaune-et-Vert. Entre l’expulsion de Mostafa Mohamed face à Rennes, la suspension de Bénie Traoré contre Clermont, la faute subie dans la surface lavalloise par Matthis Abline, ou encore le dernier déplacement en date à Marseille, les débats ont été fournis sur les réseaux.
Pour notamment répondre à ces différentes interrogations, que d’autres clubs ont connu cette année, le directeur de l’arbitrage, Antony Gautier, a annoncé deux grands changements à venir pour l’arbitrage professionnel français.
Deux objectifs : la cohérence et la transparence
Le directeur de l’arbitrage Antony Gautier rappelle aux arbitres, déboussolés depuis le début de l’année, comment utiliser le VAR. Et annonce des tests de sonorisation, notamment pour la finale de la Coupe de France > https://t.co/jHPzC70ELL pic.twitter.com/oqS5iD58rG
— L’ÉQUIPE (@lequipe) March 18, 2024
1. L’arrivée de l’assistance vidéo « managériale »
Une des principales plaintes des clubs français et de leurs supporters cette saison concerne le manque de cohérence entre l’utilisation de la VAR chaque weekend. Jusqu’à présent, l’arbitre central ne pouvait aller consulter les images seulement après avoir commis une erreur manifeste, et seulement après avoir y avoir été invité par ses assistants vidéo.
Désormais, Antony Gautier annonce le recours à l’assistance vidéo à des fins managériales. Quésaco ? À des moments particuliers du match, et selon son contexte, l’arbitre central pourra aller consulter les images de lui-même sans avoir commis d’erreur manifeste, et sans avoir été appelé par ses assistants vidéos. Le directeur de l’arbitrage donne deux exemples :
Si l’arbitre siffle un penalty dans le temps additionnel, même s’il est sûr de lui, il ira voir les images, au cas où.
Si l’arbitre exclu un joueur en début de match, même s’il est sûr de lui, il ira voir les images, au cas où.
Attention, cela ne veut pas dire que les arbitres de Ligue 1 iront consulter les images sur chaque situation de penalty ou de carton rouge. Simplement, l’utilisation de la VAR devient moins spécifique et donne maintenant le choix à l’arbitre central d’aller se déplacer sans y être invité.
2. Des tests de sonorisation pour les arbitres
Deuxième revendication des différents acteurs du football français : la transparence des arbitres. En effet, la frustration est multiplié quand une décision prise par un arbitre semble injuste, et qu’en plus, aucune explication directe n’est possible (à moins de se référer aux analyses arbitrales de Tribune Nantaise).
En réponse à cela, Antony Gautier a d’abord rappelé qu’en janvier 2023, la FFF avait proposé à l’IFAB (l’institution en charge des Lois du Jeu) d’être le pays d’expérimentation d’une sonorisation en direct et tout au long du match de l’arbitre. Cette demande avait été clairement refusée à l’époque.
Entre temps, lors de la Coupe du Monde des moins de 20 ans, une première expérimentation a eu lieu :
Lors du match de Coupe du Monde U20 entre l’Argentine et l’Ouzbékistan, François Letexier a décidé d’annuler un penalty. ❌
La décision de l’arbitre est expliquée en direct aux spectateurs. Très bonne initiative 👏
(🎥 @lachainelequipe) pic.twitter.com/Ng7oVadK7w
— Footballogue (@Footballogue) May 21, 2023
En revanche, cette expérimentation ne consiste pas en une sonorisation en direct et en continu. Ici, le projet est d’entendre l’arbitre en direct lorsqu’une décision est prise à la suite d’un recours à l’assistance vidéo. C’est un bon début. C’est sous cette forme que ces tests seront faits dans les prochains mois en France.
D’une manière certaine, ce dispositif sera mis en place pour la finale de la Coupe de France masculine, la finale de la Coupe de France féminine, ainsi que pour les play-offs de la D1 Arkema. Concernant la Ligue 1, Antony Gautier espère pouvoir commencer cette expérimentation avant la fin de la saison, mais assure le cas échéant son application dès la 1ère journée de la saison 2024-2025, et pourquoi pas l’étendre à la Ligue 2.